Apiculture 24 février 2023

Projets de jeunes : ils vendent des refuges pour abeilles solitaires

Deux étudiants du cégep de Sherbrooke à la technique en Gestion et technologies d’entreprise agricole démarrent la vente d’environ 80 « kits de survie pour abeilles solitaires ». Ce concept comprend un petit refuge pour abeilles, construit en bois à la main, 10 plantes mellifères vivaces en pot de 10 cm et un livret d’information sur ces insectes essentiels. Pour couronner le tout, les deux futurs agriculteurs publient des capsules vidéo expliquant notamment l’importance d’accroître le nombre d’insectes pollinisateurs.

« On trippe fort », résume d’emblée Amélie Bernier-Girardon. « On ne voulait pas juste vendre un produit. On voulait que les gens repartent avec des connaissances. [Nos capsules vidéo ont] un ton humoristique, intéressant, un peu niaiseux. Comme nous! » explique-t-elle à La Terre. Son partenaire Olivier Lessard précise qu’ils ont opté pour une production de plantes indigènes et construisent les refuges avec du bois recyclé et du phragmite (une plante envahissante au Québec). Les tiges de phragmite, qui ont l’allure d’un tube, sont insérées dans le refuge pour que les abeilles puissent y pondre leurs œufs.

Un lieu de ponte

« Ce n’est pas une maison pour les abeilles, car elles ne l’utiliseront pas pour se loger. C’est juste un lieu de ponte pour qu’une prochaine génération émerge au printemps suivant. C’est uniquement pour les petites abeilles sauvages, car pour les papillons, il faut des fentes et non des tubes. On a choisi d’aider les abeilles sauvages, car elles sont efficaces pour polliniser les plantes qu’on retrouve au Québec », souligne la jeune entrepreneure.

Elle précise qu’il ne s’agit pas du type d’abeille employé dans les ruches pour produire le miel, mais des abeilles sauvages, solitaires, dont il existe près de 800 espèces au Canada. Ces abeilles solitaires ne formeront justement pas d’essaims et ne piqueront pas, assure Olivier. « Elles n’ont pas de colonies à protéger. Et les gens ne le savent pas, mais seulement 50 % des femelles ont un dard. »

Fait à noter, Amélie, 27 ans, et Olivier, 32 ans, se sont mariés l’automne dernier. Ils travaillaient chacun dans un domaine différent quand ils ont conjointement décidé de changer de milieu de travail pour aller étudier ensemble en agriculture, avec l’objectif de démarrer des serres où ils feront pousser principalement des plantes visant à attirer les pollinisateurs. « Olivier et moi, on marchait et j’ai dit qu’à la retraite, mon rêve serait d’avoir une auberge avec un grand jardin pour faire pousser des légumes et des fleurs. Pourquoi ne pas le faire tout de suite? » dit Amélie, décrivant leur déclic pour l’agriculture. 

Nom :

Les Jardins Pollinies

Objectif :

Démarrer des serres où pousseront principalement des plantes visant à attirer les pollinisateurs