Régions 13 juillet 2023

Une loterie pour financer le travail de rang au Bas-Saint-Laurent

RIMOUSKI – La Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent et Unoria Coopérative ont lancé, le 11 juillet, la loterie « Au cœur de l’agriculture d’ici », afin de contribuer au financement du service de travail de rang au Bas-Saint-Laurent. L’objectif consiste à amasser 66 000 $, ce qui permettrait d’offrir davantage de soutien aux agriculteurs qui souffrent de détresse psychologique.

Au Québec, les activités de financement pour le service de travail de rang, qui est rendu possible grâce, entre autres, à l’organisme Au cœur des familles agricoles, diffèrent d’une région à l’autre. Le Bas-Saint-Laurent a choisi cette initiative visant à vendre 33 000 billets au prix de 2 $ chacun ou de 20 $ le livret de 11 billets. Six prix d’une valeur totale de 24 185 $ seront tirés au hasard le 10 novembre.

Pour le chef de la direction d’Unoria, cette campagne a la particularité de réunir plusieurs partenaires du milieu autour d’une même cause. Olivier Pastor mentionne par ailleurs que les agriculteurs composent la clientèle de ces différents partenaires. « S’ils sont en détresse, on va avoir un problème en bout de ligne. Donc, on est intimement liés dans un réseau. C’est une belle façon d’impliquer la communauté qui est en affaires avec les producteurs agricoles. »

Service essentiel

Selon le président de la fédération régionale de l’UPA, Gilbert Marquis, le travail de rang est un service essentiel. « On n’avait pas ça avant, et il y a eu beaucoup de suicides au Bas-Saint-Laurent », souligne-t-il. Sans avancer de statistiques, M. Marquis affirme connaître trois confrères qui sont passés à l’acte en l’espace de deux ans.

Gabriel Roussel est l’un des deux travailleurs de rang du Bas-Saint-Laurent. Ayant grandi dans une ferme laitière, le psychosociologue a lui-même subi les effets désastreux de la détresse psychologique, puisque son père s’est enlevé la vie, en 2019. « Je connais les misères et les grandeurs du monde agricole, confirme-t-il. La population ne voit pas les problématiques que les agriculteurs peuvent vivre : l’impuissance et l’isolement. »

Le psychosociologue Gabriel Roussel, l’un des deux travailleurs de rang du Bas-Saint-Laurent, a lui-même subi les effets désastreux de la détresse psychologique, puisque son père s’est enlevé la vie, en 2019. Photo : Johanne Fournier