Régions 26 avril 2023

De la crème glacée au lait de chèvre à l’île d’Orléans

Aménagé depuis deux ans dans un presbytère datant de 1867, au village de Saint-François, à l’île d’Orléans, le bar laitier de la Ferme Audet est encore un secret bien gardé, bien que l’endroit profite d’une affluence naturelle de touristes, selon son copropriétaire, Martin Audet. La boutique propose divers produits fabriqués à partir du lait de chèvre du troupeau, tels que des fromages… mais aussi de la crème glacée.

« C’est un produit plutôt rare, la crème glacée de lait de chèvre, assure M. Audet. Les clients pensent que ça goûte fort, mais c’est très doux. Tout est dans la texture. C’est plus soyeux, plus onctueux », décrit celui qui propose deux saveurs, au chocolat et à la vanille. 

Martin Audet

Ventes en croissance

Les ventes de produits transformés de l’éleveur caprin, qui a démarré sa ferme avec sa conjointe il y a sept ans, ont connu une forte croissance d’année en année, ce qui l’encourage à réduire progressivement les quantités de lait qu’il vend à d’autres fromagers. À court terme, il se fixe l’objectif que tout le lait issu de son troupeau d’une centaine de chèvres en lactation serve à la fabrication de ses propres produits. L’artisan estime se démarquer auprès de la clientèle touristique grâce à son offre de niche dans un décor pittoresque. Il vient d’ouvrir une autre boutique dans le Vieux-Québec, en mai 2022, dont l’emplacement profite aussi d’un bon achalandage de visiteurs. Cet autre commerce intègre des fromages et de la crème glacée, mais aussi des produits cosmétiques au lait de chèvre.  

Des savons au lait de chèvre 

Au départ, Martin Audet et sa conjointe, Annabelle Bourget, ont commencé l’élevage de chèvres à l’île d’Orléans pour vendre leur lait à un fromager du coin avec qui ils avaient une entente. « Après un an, finalement, il a fait faillite », raconte l’éleveur qui s’est alors empressé de partir à la recherche d’autres acheteurs. 

Il a finalement trouvé preneur pour son lait auprès de diverses fromageries de petite taille et aussi de Saputo. L’agriculteur s’était aussi entendu avec certaines usines pour pouvoir transformer une partie de son lait en fromages qu’il commercialisait à son propre kiosque. « C’est comme ça qu’on a pu tester le marché, avec du fromage qu’on faisait dans d’autres fromageries. On a fait ça trois saisons et ça a commencé à prendre de l’ampleur », ajoute celui qui s’adonnait aussi à la fabrication de savons et de cosmétiques à base de lait de chèvre. 

Puis, une occasion d’ouvrir un deuxième point de vente à Saint-François s’est présentée lorsqu’il a vu que le presbytère était à vendre. « On a acheté le presbytère et on a commencé à faire de la crème glacée. On avait ce projet-là. Maintenant, on vend les fromages et la crème glacée au presbytère et les savons et les cosmétiques à [l’autre boutique], à Saint-François », explique-t-il, spécifiant qu’il opère trois points de vente au total, incluant le nouveau à Québec. « On dirait que la planète se réveille sur le fait qu’on existe, mais ça fait déjà plusieurs années qu’on est là. La boutique dans le Vieux-Québec a eu une bonne visibilité la saison passée », analyse le copropriétaire, qui entrevoit déjà l’été prochain avec optimisme.