Politique 10 août 2015

Jacques Gourde fier qu’il y ait « plus d’argent dans le domaine agricole»

Sans surprise, le député conservateur sortant de Lévis-Lotbinière, Jacques Gourde, dresse un bilan positif de son gouvernement en matière d’agriculture.

« L’ensemble de l’agriculture s’améliore. Il y a plus d’argent dans le domaine présentement. En effet, si on se rappelle 2006, le prix des grains et de la viande était à terre. Aujourd’hui, la situation a vraiment changé. Il faut dire que nous avons tout mis en place pour aller chercher les meilleurs prix du marché », argue cet ex-producteur agricole, qui sollicite un deuxième mandat.

Le politicien souligne les actions des conservateurs visant à stimuler les exportations, citant des programmes qui promeuvent la qualité des produits canadiens. « Il faut s’assurer que nos produits agroalimentaires sont dans toutes les vitrines possibles. Et c’est ce qu’on fait. »

Sans oublier les ententes de commerce international signées par son gouvernement. « Le Canada compte 160 millions d’acres en culture pour une population de 35 millions de personnes. Il faut exporter. Et avoir un maximum d’ententes avec les autres pays permet d’enlever des tarifs douaniers, ce qui donne plus d’argent à nos agriculteurs », dit-il.

Gestion de l’offre

En territoire agricole, ce sujet risque de chauffer les oreilles des candidats conservateurs. La Terre a demandé si, durant la campagne électorale, M. Gourde allait promettre de maintenir la gestion de l’offre dans son intégralité. Sans reprendre le terme « intégralité », l’homme a dit qu’il défendrait les trois piliers du concept, assurant que les conservateurs sauveraient la gestion de l’offre. « C’est ce qu’on avait promis, c’est ce qu’on va faire. »

Et les 17 770 tonnes de fromage qui arriveront de l’Europe en vertu de l’entente de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne?

« J’en ai parlé à certains producteurs et ils ne sont pas inquiets outre mesure. D’abord, ce n’est pas encore commencé; l’entente prendra effet en 2017. Et s’il y a des pertes, il y aura des compensations, comme nous l’avons promis », répond le député sortant et ex-producteur laitier.

L’enjeu de la main-d’œuvre étrangère

La décision du gouvernement fédéral de limiter l’entrée des travailleurs étrangers temporaires au pays a irrité plusieurs entreprises de transformation alimentaire. Le géant de la production de légumes frais VegPro International songe même à déménager ses usines à Plattsburgh, de l’autre côté de la frontière. Qu’en pense M. Gourde? « Il y a 1,2 million de Canadiens au chômage et donc disponibles [pour le travail]. C’est beaucoup de monde. Peut-être qu’ils aiment moins travailler dans des usines de transformation, mais tôt ou tard, ces Canadiens-là auront besoin d’argent pour vivre. Et ils doivent passer en premier. »

Au risque de mettre en péril la rentabilité de certaines entreprises?

« C’est plus serré et plus compliqué, mais les entreprises doivent faire l’effort d’engager des Canadiens. C’est plus payant pour l’ensemble de la société. En effet, les travailleurs étrangers qui viennent ici partent après six mois avec l’argent qu’ils ont gagné au Canada. Cet argent-là n’est pas dépensé ici », justifie-t-il.

Coupe des subventions

Le gouvernement conservateur a sabré dans le budget associé au programme de subvention agricole Cultivons l’avenir 2. Le député de Lévis-Lotbinière répond que l’ensemble des secteurs économiques canadiens, agriculture comprise, devait faire sa part pour que le gouvernement retrouve l’équilibre budgétaire.

Durant sa campagne, M. Gourde promettra-t-il une bonification des programmes à ses électeurs? « Il est trop tôt pour dévoiler quoi que ce soit. On place la table et on s’étale », affirme-t-il, ajoutant que son gouvernement prépare le programme Cultivons l’avenir 3…