Politique 12 mars 2024

364 M$ d’appui additionnel pour le secteur agricole

QUÉBEC – Dans son budget 2024-2025, le gouvernement Legault prévoit bonifier de 364 M$ sur cinq ans différents programmes destinés au secteur agricole.

De ce montant, 264 M$ sont entre autres prévus pour assurer le financement du Programme de crédit de taxes foncières agricoles et offrir un « traitement fiscal compétitif » aux producteurs, dans un contexte « d’augmentation rapide et importante de la valeur des terres », détaille le ministère des Finances, dans son plan budgétaire présenté le 12 mars, à Québec.

Le Programme Investissement Croissance Durable, administré par La Financière agricole sera, par ailleurs, bonifié de 50 M$ sur cinq ans. Ce programme, qui subventionne des projets de croissance et d’adoption de pratiques agroenvironnementales, intègre depuis juin dernier, un autre volet, soit celui de soutenir les fermes qui éprouvent des difficultés en contexte inflationniste. L’aide prend la forme de prêts de fonds de roulement sans remboursement de capital et d’intérêts pour les trois premières années. Le budget ne précise pas comment sera répartie l’enveloppe additionnelle de 50 M$ réservée à l’ensemble du programme.

Un autre montant de 50 M$ sur cinq ans est budgété pour « assurer une continuité dans le financement des projets de la relève agricole ». Le Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA), créé en 2011 pour soutenir de jeunes entrepreneurs dans leurs projets de démarrage, d’expansion ou de transfert sous forme de capital patient, arrivera à échéance en 2025, précise-t-on dans le budget. Les 50 M$ prévus serviront à la création d’un nouveau fonds d’investissement dont l’objectif sera aussi « de faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs à la propriété des terres, en offrant des solutions adaptées aux défis rencontrés lors du démarrage ou du repreneuriat d’une entreprise ».

Des mesures « pérennes »

Ce budget, qualifié par le ministre des Finances, Eric Girard, d’« exigeant et responsable » en contexte économique « difficile », présente un déficit de 11 G$. Le retour à l’équilibre budgétaire, qui est prévu en 2029-2030, nécessitera des « gestes réels », mais « gérables », a-t-il affirmé dans son discours prononcé devant les journalistes. 

Questionné sur ce que son gouvernement compte faire pour soutenir les producteurs agricoles qui ont connu une année 2023 difficile, considérant les aléas climatiques et la hausse des taux d’intérêt, le ministre des Finances a répondu qu’il en revient à La Financière agricole de s’occuper des « interventions d’urgence ». Son budget, ajoute-t-il, prévoit « des mesures pérennes » et non « conjoncturelles ».

Déception

Le directeur général de l’Union des producteurs agricoles, Charles-Félix Ross, s’est dit « choqué » que le budget provincial ne prévoie aucune aide « qui répond à la situation d’urgence » vécue par les agriculteurs.

Il y a des milliers d’entreprises qui sont étouffées présentement par la hausse des taux d’intérêt, par l’inflation, l’augmentation du coût des intrants. On s’attendait vraiment à ce qu’il y ait des mesures [pour répondre à ce contexte].

Charles-Félix Ross, directeur général de l’Union des producteurs agricoles

De l’aide au secteur forestier

Dans son budget 2024-2025, le ministère de Finances accorde 147 M$ sur cinq ans pour divers travaux en forêt privée, notamment le reboisement et l’aménagement forestier, visant à soutenir « l’approvisionnement des usines de transformation du bois ». Une enveloppe de 10 M$ est aussi budgétée pour lutter contre l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

Appui aux producteurs de boissons alcoolisées

Le gouvernement prévoit 57,5 M$ sur cinq ans pour le prolongement du Programme d’appui au positionnement des alcools québécois qui soutient notamment l’accroissement des ventes dans le réseau de la Société des alcools du Québec et appuie les initiatives de commercialisation.