Forêts 1 novembre 2023

La coureuse des bois

Sabrina Vallée-Perron passe ses hivers, raquettes aux pieds, à entailler les érables et à surveiller la tubulure. Pour celle qui représente la 5e génération de la Sucrerie S. Perron et Fils de Saint-Alban, il n’y a pas de place pour la nostalgie quand on parle de raquettes. Les nouveaux modèles offrent beaucoup plus de confort et de flexibilité que ceux à babiche utilisés autrefois par son père et ses grands-parents.

L’érablière familiale compte 7 600 entailles. Même si la récolte se fait à la tubulure, il faut chaque jour se déplacer entre les arbres pour entailler ou voir à ce qu’il n’y ait pas de fuite. « Pour nous, les raquettes sont un outil indispensable », dit-elle. 

Sabrina Vallée-Perron chausse ses raquettes tous les jours durant la saison des sucres. Gracieuseté de Sabrina Vallée-Perron

Le mot « outil » est bien choisi puisque, comme le souligne l’acéricultrice, le travail en érablière est bien loin de la randonnée en forêt. « Ce n’est pas comme se promener en raquettes sur des sentiers aménagés. Il n’y a personne qui passe avant nous pour taper la neige », ajoute-t-elle. 

Sabrina possède trois paires de raquettes adaptées aux conditions de la neige. Elle utilise une raquette plus longue en neige flottante pour avoir plus de portance. « Quand la neige est plus compactée, je peux me permettre une raquette plus petite », dit-elle. Une raquette plus malléable peut être un avantage puisque son travail l’oblige parfois à faire le tour de l’érable pour trouver le meilleur endroit à perforer.

Facteurs à considérer

Pour Florent Leclair-Bouchard, chef de rayon chez Mountain Equipement Company, les facteurs déterminants à considérer pour l’achat de raquettes sont la quantité de neige, le fait qu’elle soit plutôt molle ou dure, le type de terrain – plat ou en pente – et le poids de la personne. Une raquette plus grande, par exemple, évitera d’enfoncer.

Sabrina Vallée-Perron ajoute qu’il est important de tenir compte de l’équipement que les acériculteurs doivent transporter quand vient le temps de déterminer le poids. « Notre poids n’est pas représentatif, car nous devons transporter de l’outillage, du matériel d’entaillage, des chalumeaux », dit-elle. Cela peut faire une différence importante. Elle propose de peser l’équipement avant de se rendre chez le détaillant, ce qui donnera une image plus juste du modèle à acheter.

J’utilise moi-même une raquette plus longue que celle qui serait normalement adaptée à mon poids.

Sabrina Vallée-Perron, acéricultrice

Des caractéristiques importantes

Florent Leclair-Bouchard croit que le choix du modèle est déterminé lors de la rencontre avec le détaillant en fonction des caractéristiques techniques adaptées aux besoins de chacun. Un modèle tubulaire offrira une bonne portance sur la neige molle, alors qu’un modèle en plastique sans cadre rigide sera plus souple et offrira une meilleure traction pour une utilisation en montagne.

En résumé, Sabrina Vallée-Perron rappelle que les éléments dont il faut tenir compte lors du choix d’une paire de raquettes sont le poids de la personne auquel il faut ajouter celui de la charge à transporter, les conditions du terrain (plat ou montagneux) et, bien sûr, le type de neige qu’on y retrouve en général.