Les propriétaires de la Ferme Val-Des-Bois, à Sainte-Perpétue, dans le Centre-du-Québec, ont vu une partie de leur ferme détruite par l’effondrement de leurs deux plus gros silos, le 8 octobre. Par miracle, le drame s’est produit en pleine nuit et n’a fait aucun blessé tout en épargnant la majorité des animaux.

« On a des pertes matérielles considérables, et c’est vraiment dommage pour mes deux vaches que j’ai perdues, mais je ne sais pas comment le dire, on a eu une chance inouïe qu’il n’y ait pas eu de décès. Ici, c’est une ferme familiale. Quatre heures avant, mon père était en train de travailler là où le silo est tombé, et le matin même, c’est moi qui travaillais là avec mes enfants. C’est un miracle », exprime Marc-André Boisclair, copropriétaire de la ferme avec son père et sa conjointe.

Inexpliqué pour l’instant

Selon les explications de M. Boisclair, le plus gros silo de 7 sur 27 mètres (24 x 90 pieds), qu’il venait de remplir de 950 tonnes d’ensilage de maïs, s’est effondré en entraînant dans sa chute un deuxième silo de 5 sur 18 mètres (18 x 60 pieds). Tous les deux ont terminé leur course sur la laiterie, la zone de mélange pour l’alimentation du troupeau et une partie du robot de traite. « Le gros silo n’était pas vieux. Il a été bâti dans les années 2000. Il ne démontrait aucun signe de faiblesse. Même mon assureur l’avait inspecté dernièrement et tout était correct », raconte le producteur.

L’événement, qui s’est produit un peu après minuit, ne l’a pas réveillé. « Ç’a l’air que je dors dur! » a dit à la blague l’agriculteur. Par contre, une personne qui loue la maison située directement dans la cour de la ferme a sorti de son lit à la suite de l’effondrement. « Elle nous a appelés en panique deux minutes après. Elle parlait d’une microtornade. Sur le coup, je ne la croyais pas trop. J’habite en face. Mais quand j’ai vu la taule devant la laiterie et que je me suis mis à compter les tuques [le toit des silos], j’ai vu qu’il en manquait deux. C’est là que j’ai constaté le désastre. »

Ému par le soutien des agriculteurs

Au-delà des deux vaches qu’il a perdues dans l’accident, le producteur a constaté assez rapidement que sa ferme n’était plus fonctionnelle. Il ne pouvait plus alimenter ni traire ses 89 vaches en lactation. Dès lors, l’aide s’est organisée rapidement. « J’ai fait des appels et deux producteurs que je connais bien avaient de la place pour ramasser mes vaches laitières. Mes vaches en préparation et les taures sont allées sur d’autres sites. Je n’avais presque pas encore raccroché que les gens sont arrivés pour nous aider, dont huit avec des remorques à animaux pour transporter les vaches. C’était impressionnant, du monde qui avait de la drive, qui voyait l’ouvrage, qui savait comment manipuler les animaux. Tout a super bien été. Ça nous a enlevé beaucoup de stress. Ça me rend un peu émotif d’en parler. Leur soutien, ç’a été magique. Je ne suis pas peu fier. »

Reconstruction

Le couple dans la mi-trentaine veut poursuivre en production laitière et commence déjà à réfléchir aux façons de reconstruire. « Il y a une partie de l’étable qui datait [du temps] de mon arrière-grand-père. On avait fait beaucoup de rénovation, et tout était au goût du jour. On était en stabulation libre, et on avait acheté le robot il y a quelques mois. Mais là, on va reconstruire pour le mieux », conclut-il.