Environnement 31 juillet 2023

AgriRÉCUP appliquera la réglementation sur les plastiques

Recyc-Québec a confié à l’organisme AgriRécup la responsabilité de récupérer et de valoriser la panoplie de plastiques et autres produits agricoles ciblés par le Règlement sur la récupération et la valorisation des produits par les entreprises, entré en vigueur le 30 juin dernier. AgriRÉCUP gérait déjà la récupération et la valorisation de différents plastiques agricoles au Québec et dans d’autres provinces canadiennes. 

Christine Lajeunesse

« Des règlements similaires existaient en Saskatchewan et au Manitoba, mais celui du Québec est le plus détaillé et le plus exhaustif en ce moment au Canada, rapporte Christine Lajeunesse, directrice de l’Est du Canada chez AgriRÉCUP. Auparavant, nous n’avions que des programmes volontaires, dont plusieurs programmes pilotes. Tous les plastiques agricoles sont maintenant sous réglementation, et une portion pour les produits horticoles entrera en application à partir de 2024. » 

Selon AgriRÉCUP, le Québec génère environ 11 000 tonnes de plastiques agricoles annuellement, dont 10 à 20 % sont présentement récupérés. Depuis la fin juin, la majorité de ces plastiques sont ciblés par le règlement. Rappelons que les agriculteurs ne sont pas dans l’obligation de recycler. Ce sont plutôt les fabricants et les distributeurs de produits qui doivent assurer la collecte et la valorisation en fin de vie des produits. « C’est le principe de la REP, la responsabilité élargie des producteurs ou, comme on l’appelle ici, le RRVPE, le Règlement sur la récupération et la valorisation de produits par les entreprises », explique Christine Lajeunesse.

Qui paie quoi?

AgriRÉCUP détermine le coût de gestion de la récupération et de la valorisation des plastiques, et récolte la contribution des fabricants et des distributeurs de ces produits en conséquence, sous forme d’écofrais. Elle met ensuite les programmes en place pour s’assurer de récupérer et de valoriser les plastiques.
« Les MRC ou municipalités ont aussi plusieurs programmes. On ne va pas se substituer à eux, mais plutôt les soutenir », explique Christine Lajeunesse. Selon le cas, les écofrais seront absorbés par le fabricant ou le distributeur, ou refilés aux agriculteurs, avec une mention explicite, ou non, dans la facture.

Les écofrais varient selon le type de produits et ce qu’il en coûte pour les recycler. L’écofrais pour un contenant de fertilisant, par exemple, est de 59 ¢. Une portion des écofrais entre en vigueur ce mois-ci, l’autre en octobre.

Christine Lajeunesse

Agriculteurs préoccupés

Parmi les préoccupations exprimées par des agriculteurs, notamment dans les pages de La Terre de chez nous, on compte le nettoyage des plastiques.
« On ne s’attend pas à ce que tout soit lavé. Même s’ils ont de la terre, on peut les recycler, explique Christine Lajeunesse. On demande de les secouer pour en retirer le plus de résidus possible. En général, les agriculteurs font vraiment bien ça. Mais pour certains, il y a plus de résidus que de plastique! » Elle souligne que pour ce qui est de classer ces plastiques, c’est assez simple : « C’est par type de produits, les emballages avec les emballages, les contenants avec les contenants. »

Elle tient aussi à préciser que, contrairement à la croyance, c’est une vaste proportion des matériaux qui est valorisée et même recyclée. « Le seul défi qu’on a, ce sont les filets pour le foin, mais on cherche des solutions. »

L’organisme a 150 points de dépôt.
« On veut augmenter leur nombre et les rendre plus accessibles. C’est un défi dans les régions éloignées, mais on y travaille, précise la directrice. Les producteurs aimeraient que le matériel soit collecté à la ferme, mais les frais seraient beaucoup plus élevés et ils se retrouveraient ultimement avec la facture. Déjà, c’est mieux qu’en France, où ils n’ont que deux-trois occasions dans l’année pour aller porter leurs plastiques. Sinon, ils sont pris avec. »

Le poids (énorme) de la récolte du foin

Le plastique associé à la récolte du foin représente la part du lion en matière de plastique agricole, soit 6 500 tonnes sur un total de 11 000 tonnes. 

Source : AgriRÉCUP

Ça va où?

Pour connaître les points de chute, AgriRÉCUP invite les agriculteurs à consulter le site suivant : cartedepots.agrirecup.ca/FindMap.