Environnement 16 février 2024

34 M$ pour encourager les pratiques culturales durables

SAINT-HYACINTHE – Une nouvelle cohorte de producteurs pourra souscrire au programme provincial de rétribution des pratiques agroenvironnementales et profiter d’un coup de pouce financier pour l’adoption de pratiques culturales durables. Environ 1 200 entreprises se partageront une enveloppe de 34 M$.

« Il y a deux approches qu’on peut avoir. On peut réglementer et donner un coup de bâton si tu ne fais pas ce qu’on veut que tu fasses, [mais nous, on préfère] accompagner pour que les gens s’adaptent et veuillent améliorer leurs pratiques », a souligné le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne, en conférence de presse, le 16 février.

Lancée en 2022, l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales a permis jusqu’ici d’aider 2 800 entreprises à appliquer des pratiques durables, notamment par la diversification des cultures et par la protection des sols hors saison. Les fermes sont aussi encouragées, avec cette subvention, à réduire les herbicides, à utiliser des semences non traitées aux insecticides et à ajouter des aménagements favorables à la biodiversité, tels que des bandes riveraines.

« On a à peu près 400 000 hectares aujourd’hui qui font l’objet de pratiques qui sont couvertes par le programme de rétribution », a spécifié le ministre, qui a fait un bilan sommaire des résultats du programme jusqu’ici. Il a aussi spécifié, à titre d’exemple, que des pratiques favorisant la santé des sols auraient été appliquées sur plus de 260 000 hectares.

Une troisième cohorte de producteurs pourra souscrire au programme de rétribution du 4 au 31 mars. Comme par le passé, un montant maximum de 50 000 $ sur trois ans, sera à la portée de chaque ferme.

Contribution d’Ottawa

Comme convenu lors du renouvellement du Partenariat canadien pour une agriculture durable couvrant la période de 2023 à 2028, Ottawa contribuera, pour la première fois depuis sa création, au programme provincial de rétribution des pratiques agroenvironnementales. Des 34 M$ réservés à la troisième cohorte, 24,1 M$ proviennent du gouvernement fédéral.

« Merci au Québec pour votre leadership en matière d’agriculture durable », a souligné la ministre du Revenu national et ancienne ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, relevant que le programme de rétribution du Québec a pavé la voie à un programme similaire développé à l’échelle pancanadienne.

Le président de l’Union des producteurs agricoles, Martin Caron, a accueilli positivement la reconduction de l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales.

« Face aux défis climatiques, chaque geste compte et nous devons tous mettre la main à la pâte, ou plutôt, dans ce cas-ci, dans le sol et les terres agricoles, au bénéfice de toute la société », a-t-il affirmé lors de la conférence de presse.

Jocelyn Michon, qui cultive 240 hectares de grandes cultures et de légumes de transformation à Saint-Hyacinthe, préconise des pratiques culturales favorisant la santé des sols depuis 30 ans. Photo : Caroline Morneau/TCN

Jocelyn Michon, qui cultive 240 hectares de grandes cultures et de légumes de transformation à Saint-Hyacinthe, préconise des pratiques culturales favorisant la santé des sols depuis 30 ans. Photo : Caroline Morneau/TCN

30 ans de bonnes pratiques culturales

Qualifié de « leader » en matière de pratiques agroenvironnementales par le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, Jocelyn Michon, qui cultive 240 hectares de grandes cultures et de légumes de transformation à Saint-Hyacinthe, a été l’hôte de la conférence de presse du 16 février. Ce dernier explique préconiser des pratiques culturales favorisant la santé des sols depuis trois décennies. « Il y a 30 ans, on a intégré les trois piliers de la conservation des sols, qui consistent à avoir un système sans aucun travail de sol, à avoir une couverture du sol en permanence et à favoriser la diversité des cultures », a énuméré celui qui a profité du programme de rétribution de Québec pour financer des mesures déjà bien implantées à sa ferme. « Pour nous, le programme de rétribution, c’était la cerise sur le sundae, mais je n’attendais pas après ça. On est contents de voir que de plus en plus de fermes embarquent », a indiqué le producteur.