Régions 9 novembre 2018

1 600 nouveaux hectares cultivés dans le Grand Montréal

MONTRÉAL — En 2012, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui comprend 82 municipalités, s’est donné comme objectif d’accroître de 6 % la superficie des terres cultivées sur son territoire d’ici 2031. Le cinquième du chemin a déjà été parcouru, puisque 1 604 nouveaux hectares ont été remis en culture ces dernières années, ce qui représente une hausse de 1,2 %.

« Il y a eu un tournant, comme une prise de conscience qui s’est faite », se réjouit le président du comité consultatif agricole de la CMM et maire de Saint-Eustache, Pierre Charron. Selon lui, l’ajout de nouvelles superficies cultivées au cours des cinq premières années du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) serait principalement attribuable à des correctifs de sol effectués par du remplissage. « Comme chez nous, il y a des vallons immenses et naturellement, il n’y a pas de drainage. Il n’y a rien qui se passe de façon adéquate. Le remplissage fait en sorte de créer une autre superficie. Il y a eu beaucoup de ça », a-t-il commenté en marge de l’événement Agora métropolitaine, qui a eu lieu à Montréal les 18 et 19 octobre. 

Tous les deux ans, les acteurs municipaux du Grand Montréal se rassemblent ainsi pour faire le point sur la progression des objectifs fixés dans le cadre du PMAD.

Remise en culture de terres en friche

La CMM fonde désormais beaucoup d’espoir dans la remise en culture des terres en friche. Un inventaire réalisé en 2015 a permis de répertorier près de 6 300 ha de friches arbustives et herbacées dans le Grand Montréal. Une forte proportion aurait toujours le potentiel d’être cultivée, mais pour ce faire, il faudrait pouvoir compter sur la collaboration des propriétaires de ces terres.

L’agroforesterie, la sylviculture et l’agriculture urbaine sont d’autres mesures ciblées par la CMM pour parvenir à atteindre son objectif de 6 %.  

Regain des demandes d’exclusion

L’entrée en vigueur du PMAD a eu un effet dissuasif sur le nombre de demandes d’exclusion et d’usages non agricoles soumises à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), sauf que cet effet est en train de s’estomper. C’est ce qu’a mentionné la coordonnatrice de l’environnement, de l’aménagement et des services-conseils de l’Union des producteurs agricoles, Ghalia Chahine, lors d’un atelier sur les défis de la mise en valeur des terres agricoles organisé dans le cadre de l’Agora métropolitaine. « Ça fait quand même un petit bout de temps que le PMAD existe, alors on peut oublier les valeurs profondes de ce document-là », a-t-elle commenté à la suite de sa présentation, insistant sur le fait que le pourtour de la CMM subit une pression accrue d’urbanisation.

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