Élevage 5 avril 2022

L’influenza aviaire détectée au Québec

Trois premiers cas d’influenza aviaire hautement pathogène de la souche H5N1 ont été découverts chez des oiseaux sauvages du Québec, ont avisé le 4 avril le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

Un premier cas a été détecté chez une bernache du Canada à Granby, alors que les deux autres concernent des oies des neiges, l’une à Saint-Jean-sur-le-Richelieu et l’autre à Saint-Isidore-de-Laprairie, en Montérégie, détaillent les instances gouvernementales.

Ces cas ne sont pas une surprise, puisque la grippe aviaire se faisait de plus en plus menaçante. Ces derniers mois, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a signalé la présence de cas à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-Écosse et plus récemment, dans des élevages de volaille commerciaux et non commerciaux de l’Ontario. La maladie a également été déclarée dans plusieurs élevages aux États-Unis. Dans ce contexte, l’ACIA et le MAPAQ recommandent aux producteurs de volailles d’appliquer avec rigueur les mesures de biosécurité pour minimiser les risques de propagation.

Rappel des mesures

L’arrivée des oiseaux migrateurs ajoute un défi supplémentaire, puisque les fientes d’oiseaux infectés peuvent entrer en contact avec les élevages commerciaux. À cet égard, Martin Pelletier, coordonnateur de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA), a rappelé l’importance de changer de bottes à chaque entrée et sortie des bâtiments d’élevage et de limiter le nombre de visiteurs dans les fermes. « On voit une évolution très rapide des cas », a-t-il signalé lors de la journée d’information sur le dindon, le 30 mars, ajoutant que la situation était très préoccupante.

Parmi les consignes de sécurité évoquées, il a entre autres conseillé d’affranchir les sites de tout ce qui peut attirer les oiseaux sauvages en nettoyant les bases des silos à grains, en ne laissant ni fumier ni cadavres d’oiseaux pouvant attirer des oiseaux comme les urubus et en surveillant de près les lieux comme les étangs, où les oiseaux migrateurs aiment aller patauger. De même, l’équipement ayant circulé dans les champs ne devrait pas entrer dans les bâtiments d’élevage.  M. Pelletier a par ailleurs signalé que les études ne permettaient pas encore de dire si les dindons sauvages représentaient une menace sérieuse de contamination.

L’influenza aviaire de la souche hautement pathogène H5N1 n’est pas dangereuse pour l’humain, mais peut entraîner d’importantes pertes pour les éleveurs en cas de contamination. La maladie, qui peut affecter tous les types de volailles, doit obligatoirement être déclarée à l’ACIA ou à l’EQCMA.