Économie 26 septembre 2018

Ce qui démarque les entreprises de tête en production laitière

Le chiffre clé : les fermes laitières du groupe de tête dégagent un bénéfice de 134 % plus élevé que la moyenne.

Sur 10 ans : 1 257 040 $ de bénéfice de plus pour un quota moyen de 113 kg de MG/jour.

Les entreprises de tête se démarquent par :

– un solde résiduel de 93 442 $ en 2017, comparativement à 22 664 $ pour la moyenne;

– des dépenses totalisant 56 % des revenus, comparativement à 63 % pour la moyenne;

– une production de 3,32 litres de lait par kilo de concentré, contre 3,10 pour la moyenne;

– une meilleure régie avec un taux de réforme de 25 %, contre 28 % pour la moyenne.

Le dénominateur commun des entreprises les moins rentables :

– produisent un volume de fourrages insuffisant ou de qualité moindre, ce qui se traduit par des coûts élevés de concentrés;

– assument des coûts élevés relativement à leur production végétale (dépenses trop élevées en machinerie et lacunes en régie de culture);

– ont des problèmes de salubrité et de confort des animaux qui diminuent la productivité et augmentent les frais vétérinaires;

– manquent d’attention envers les animaux de remplacement;

– méconnaissent leurs coûts de production et prennent de mauvaises décisions d’affaires.

Les experts : Mico Bourgault, agroéconomiste chez Agrigo Conseils, et Raymond Racicot, agroéconomiste au Groupe conseil agricole de Coaticook.

Source : Étude effectuée sur 144 entreprises de l’Estrie et du Centre-du-Québec.

« Chaque petite décision a un impact »

À Chicoutimi-Nord, la Ferme Pedneault et Fils est reconnue pour sa bonne gestion. « Avant de faire un choix, on regarde les chiffres. Chaque petite décision a un impact à la fin de l’année. Parfois, la dernière piastre que tu veux aller chercher te coûte 1,50 $. C’est comme les concentrés, on a regardé les analyses de groupe et on s’est rendu compte que les entreprises de tête avaient en commun des coûts très bas de concentrés à l’hectolitre. Aujourd’hui, on ne dépasse pas 8 à 9 $/hl de concentrés. Ça peut paraître banal, 2 ou 4 $/hl de plus, mais à la fin de l’année, ça te fait manger 50 000 $ », dit Frédéric Pedneault. Il ajoute que son exploitation a misé sur l’amélioration de la teneur en protéines des fourrages, le confort et la santé des vaches pour obtenir de meilleurs résultats. « Mais on n’est pas parfaits. On vient de s’acheter une fourragère automotrice; je ne suis pas sûr que c’est si rentable! » lance-t-il avec humour.

Note : ces résultats fournissent une bonne idée de la situation, mais doivent être interprétés avec retenue, puisque dans certains cas, le nombre d’exploitations participantes est faible.

Lexique

Bénéfice : Il s’agit du bénéfice d’exploitation, soit la différence entre les revenus et les dépenses. L’excédent sert à rémunérer le propriétaire et son avoir propre. 

Solde résiduel : C’est ce qui reste dans le compte de l’entreprise. S’il est positif, il s’agit de liquidités disponibles, mais s’il est négatif, c’est une dette. 

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