Économie 26 septembre 2018

Ce qui démarque les entreprises de tête dans les élevages

Le chiffre clé : les éleveurs du groupe de tête dégagent un bénéfice 80 % (ovin) et 60 % (bovin) plus élevé par femelle reproductive. Dans le secteur porcin, les entreprises de tête dégagent près de trois fois plus de bénéfice par porc.

Sur 10 ans : 300 000 $ de plus pour une entreprise de 100 vaches, 450 000 $ pour un élevage de 500 brebis et 370 000 $ pour une ferme qui commercialise 10 000 porcs.

Les entreprises de tête se démarquent par :

  • une meilleure productivité grâce à un nombre accru d’animaux vendus par femelle reproductive. En production bovine, le groupe de tête met en marché 65 livres de plus pour la même vache. Dans le secteur ovin, le groupe de tête commercialise davantage d’agneaux (+0,17) et de kilos (environ +10 kg) sans toutefois augmenter ses dépenses;
  • un meilleur contrôle des dépenses. Les entreprises de vaches-veaux du groupe de tête déboursent 59 $/vache de moins et réussissent à produire des veaux plus lourds;
  • une productivité accrue de la main-d’œuvre. Certaines entreprises réussissent à produire 5 000 porcs/employé alors que d’autres peinent à atteindre le cap des 2 500;
  • une gestion serrée des frais d’alimentation. Dans l’élevage porcin, les écarts dans le coût des aliments peuvent atteindre les 12 $/porc.

Le dénominateur commun des entreprises les moins rentables :

  • achètent leurs intrants sans comparer les prix entre les différents fournisseurs;
  • appliquent un mauvais contrôle sur leurs dépenses;
  • laissent souvent vieillir leurs troupeaux par manque de liquidités.

Les experts : Michel Lemelin, agronome-conseil membre du Groupe Bovi-Expert, Yve Desjardins, agronome aux Consultants Denis Champagne, Benoit Turgeon, agronome au Groupe conseil agricole Beaurivage, et Francis Goulet, directeur général du Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA).

Source : Étude comparative sur les coûts de production (Veaux d’embouche 2015,  Agneaux 2016 et Porcs 2012), CECPA.

Rien au hasard!

À la Ferme Roger Fortier et Fils, de Saint-Pierre-Baptiste, l’objectif est clair : un veau par vache, chaque année! Dès les premiers vêlages, les vaches sont minutieusement observées pour surveiller les retours aux chaleurs et les inséminer à temps. Dès le sevrage des veaux, les femelles non gestantes quittent la ferme. « Une vache qui ne rapporte pas, ça coûte cher à l’entreprise », affirme Anthony, la relève de l’entreprise, qui possède 130 vaches pour 250 têtes de race Simmental et Angus. Les frères Germain et Renaud Fortier, les actionnaires, accordent une grande importance au choix des taureaux. « Une vache n’a qu’un veau par année tandis que le taureau peut en avoir 35 dans le clos », dépeint Renaud. La même attention s’applique à l’alimentation pour que les jeunes veaux expriment leur plein potentiel génétique. L’entreprise suit de près ses sujets grâce au Programme d’analyse des troupeaux de boucherie du Québec (PATBQ) « pour éliminer ceux qui ne performent pas assez », explique Germain. Les Fortier sont également des adeptes de la productivité dans toutes les sphères de la ferme. « Finalement, c’est un ensemble de tout. On ne peut pas travailler juste sur un point et négliger les autres. Ça ne marchera pas », assure Renaud.

*Note : ces résultats fournissent une bonne idée de la situation, mais doivent être interprétés avec retenue, puisque dans certains cas, le nombre d’exploitations participantes est faible.

Lexique

Bénéfice : Il s’agit du bénéfice d’exploitation, soit la différence entre les revenus et les dépenses. L’excédent sert à rémunérer le propriétaire et son avoir propre. 

Solde résiduel : C’est ce qui reste dans le compte de l’entreprise. S’il est positif, il s’agit de liquidités disponibles, mais s’il est négatif, c’est une dette. 

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