Économie 24 février 2023

De l’ordre à faire dans l’étiquetage, selon des chercheurs

Des chercheurs de l’Université Laval estiment que le gouvernement devrait encadrer les normes d’étiquetage des produits de consommation comme les œufs pour aider la population à y voir plus clair dans les questions reliées au bien-être animal ou à l’empreinte carbone des différents modes d’élevage. 

Ils tirent cette conclusion dans une étude, publiée récemment dans la revue scientifique Animals, qui démontre entre autres que les consommateurs peuvent modifier leur choix s’ils reçoivent une information claire et fiable à ce sujet.

Les œufs de consommation ont été choisis parmi d’autres productions par les chercheurs pour mener cette étude puisque, dans la dernière décennie, de nombreuses entreprises, dont de grandes chaînes de restauration rapide comme McDonald’s, se sont engagées à n’utiliser que des œufs pondus par des poules en liberté pour des questions de bien-être animal. Une telle stratégie véhicule l’idée que les volières sont plus acceptables sur ce plan, alors que les recherches menées jusqu’ici suggèrent plutôt que ce sont les cages de types enrichies qui répondent mieux au bien-être des poules, précisent les auteurs. 

Les résultats de leur recherche, menée auprès de 900 participants, ont toutefois démontré qu’un nombre significatif de consommateurs, qui avaient initialement choisi les œufs de poules en liberté (en douzaine ou dans les plats préparés), ont modifié leur choix pour des œufs de poules en logement enrichi après avoir obtenu une information juste et claire concernant le bien-être animal relatif aux différents modes d’élevage.

« Cette sensibilité des consommateurs à l’information devrait interpeller les pouvoirs publics, alors que plusieurs entreprises utilisent des arguments parfois douteux quant à l’empreinte carbone ou au bien-être animal associés à leurs produits, et ce, en absence de vérifications par une entité scientifique indépendante », insistent les chercheurs.

L’étude a été réalisée par une équipe interdisciplinaire dont font partie Maurice Doyon, Stéphane Bergeron et Laure Saulais, du Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval.