Économie 14 juin 2019

Conseils aux agriculteurs

Avant de se lancer tête première!

Réflexion
Les intervenants consultés par La Terre sont unanimes : avant de réaliser des investissements, les agriculteurs doivent prendre le temps de bien réfléchir et d’évaluer les risques en élaborant différents scénarios de baisse de prix et d’augmentation de taux d’intérêt.

Patience
Marjolaine Carrier, de Desjardins, pose la question suivante : Est-ce nécessaire de se lancer dans plusieurs projets en peu de temps ou peut-on les échelonner sur une plus longue période en tenant compte des inconnus dans le marché? Le choix et la séquence des investissements doivent permettre de garderune certaine marge de manœuvre, ajoute André Picard, de La Financière agricole du Québec.

Rigueur
« Il faut avoir beaucoup de rigueur dans la réalisation des investissements. Avec des projets souvent de plus de 1 M$, il ne faut pas hésiter à faire appel à des experts pour avoir un suivi serré », estime Marjolaine Carrier.

Gestion optimale
Les producteurs doivent d’abord gérer de façon optimale les opérations sur lesquelles ils ont un contrôle, conseille Marjolaine Carrier. Pour y arriver, ils peuvent utiliser les nombreux outils technologiques à leur disposition et recourir au service de conseillers en gestion. Jean-Philippe Gervais, de Financement agricole Canada, recommande d’adopter une approche active concernant la gestion des risques, notamment en fixant un prix de vente par contrat à terme.


Quand l’endettement pèse lourd

1- Vendre certains actifs

Les agriculteurs qui souhaitent alléger leurs dettes peuvent tenter de se départir d’actifs non productifs. La vente d’investissements qui sont réversibles, comme celle d’une terre, constitue une autre avenue. « Si tu as fait des investissements irréversibles, que tu as coulé du béton, tu es condamné à l’efficacité », estime Benoit Turgeon, conseiller en gestion.

2- Contrôler les dépenses

Les écarts de coûts de production entre la moyenne des exploitations d’un secteur et le groupe de tête peuvent être assez phénoménaux. Benoit Turgeon conseille de bien connaître la situation de sa ferme, de comparer son coût de production avec un groupe de référence et de commencer à travailler sur ses pires lacunes.

3- Augmenter les revenus

Vous ne produisez pas votre quota en entier? Vos infrastructures ne roulent pas à plein rendement? Toutes les sources de revenus non exploitées devraient être utilisées. Dans les secteurs où les marges bénéficiaires sont serrées, comme dans la production laitière, les gains d’efficacité peuvent être payants, soutient Jean-Philippe Gervais.

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