Si des éleveurs de porcs craignent ne pas recevoir une reconnaissance équivalente aux efforts qu’ils déploient pour améliorer le bien-être de leurs animaux, les consommateurs pourraient bien, de leur côté, voir une grande différence dans leur assiette. En effet, des études menées par le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ) ont démontré que le stress auquel est soumis l’animal tout au long de sa vie a un effet direct sur la qualité de la viande.

« La libération de certaines hormones peut entraîner des altérations significatives influant sur la texture, la couleur, la tendreté et la rétention d’eau de la viande, compromettant ainsi sa qualité », explique la chercheuse Luiene Moura Rocha, consultante en bien-être animal au CDPQ.

Parmi les défauts les plus fréquemment observés dans la viande porcine résultant du stress, la chercheuse note « la viande pâle, molle avec une perte importante d’eau (PSE), caractéristique d’un stress à court terme [24 heures avant l’abattage], et la viande foncée, ferme avec une rétention élevée d’eau (DFD), résultant d’un stress à long terme [pendant l’élevage]. » 

Dans un cas comme dans l’autre, ces facteurs de stress chez le porc peuvent être atténués de différentes façons, comme en réduisant la densité d’élevage, en maintenant la propreté des parcs et en assurant une alimentation adéquate et une bonne gestion des maladies, énumère Mme Rocha. Mais celle-ci recommande également de miser sur le renforcement du lien de confiance entre l’animal et l’humain, qui peut avoir un effet significatif sur le stress de l’animal d’un bout à l’autre de sa vie.

« Des actions simples, comme l’entrée fréquente dans les parcs, peuvent réduire la distance de fuite des porcs par rapport au manipulateur, les rendant plus faciles à manipuler au fil du temps. Ainsi, le jour de l’expédition, les animaux seront plus calmes, réduisant la nécessité de crier ou d’utiliser la force ou des bâtons électriques », illustre-t-elle.