Alimentation 28 juin 2018

Des marchands font le plein de produits locaux

Pour la plupart des consommateurs, les épiceries demeurent la principale source d’accès aux produits régionaux. Certains épiciers s’y consacrent avec enthousiasme, mais tous manquent d’outils pour en faire plus.

« Au lieu d’indiquer bêtement “produit du Québec”, on a indiqué “Mme Desmarais de Notre-Dame-de-Lourdes” à côté des légumes », lance Mario Vanier, épicier indépendant depuis 40 ans et propriétaire de la Ferme Régis, à Joliette, un marché ouvert six mois par année sur la route 131.

Le mode d’approvisionnement de cet épicier engagé dans sa région sort du lot. « C’est un circuit court comparé à une bannière. On s’approvisionne directement, même si le producteur n’a pas une grande disponibilité de produits », explique Mario Vanier, qui affiche aussi les logos Goûtez Lanaudière et Aliments du Québec un peu partout dans son épicerie. Comme plusieurs épiciers qui misent sur le local, Mario Vanier mise gros sur les bières de microbrasseries du Québec.

Une des plus vieilles épiceries dans la province, qui a pignon sur rue depuis 1871 à Québec, affirme haut et fort son penchant pour les produits locaux. « On est une vitrine de produits locaux d’abord et avant tout. Dès qu’on entend parler de quelque chose d’intéressant, on y va », affirme Nathalie Deraspe, copropriétaire de l’épicerie J. A. Moisan avec François Saint-Laurent. L’épicière fait directement affaire avec des maraîchers locaux pendant toute la saison et s’intéresse aux produits du Québec qui se démarquent.

Inspirée par la philosophie des « 100 miles », une petite épicerie de Montréal vise toujours le fournisseur le plus près. « Le plus loin qu’on va pour les légumes, c’est à 70 km », explique Echo Vergil, copropriétaire du Marché des éclusiers, qui ouvre cette année une section épicerie avec son marché fermier de fruits et légumes du jeudi et du samedi. Le fournisseur privilégié pour les légumes sera La Fermette d’Hemmingford.

À Chicoutimi, l’épicière Caroline Bouchard a sa région dans le sang. « Je me suis rendu compte il y a longtemps que j’allais finir par mourir si je ne faisais pas des choses uniques », raconte celle qui a repris Le Marché centre-ville de son père il y a 26 ans. « On donne la priorité au lait de Nutrinor ou au pain de la Boulangerie du Royaume », explique Caroline Bouchard, qui favorise aussi les producteurs du Saguenay pour l’agneau, les œufs, le miel, la confiture de bleuets, les morilles, le jambon, etc. 

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