Vie rurale 23 octobre 2019

La ferme comme salle d’entraînement

Partout au Québec, des agriculteurs et des agricultrices se démarquent dans différentes disciplines sportives et leur travail à la ferme pourrait bien y être pour quelque chose. Lucie Désaulniers et Stéphanie Bélanger-Naud appartiennent à deux générations différentes, mais elles ont un point en commun : ce sont des femmes fortes grâce au travail à la ferme.

Lucie Désaulniers a été intronisée au Temple de la renommée du Bras de fer du Québec. Photo : Gracieuseté de Mylène Bégin
Lucie Désaulniers a été intronisée au Temple de la renommée du Bras de fer du Québec. Photo : Gracieuseté de Mylène Bégin

En juin dernier, l’Abitibienne Lucie Désaulniers a été intronisée au Temple de la renommée du Bras de fer du Québec. La cinquantenaire n’avait rien d’un mastodonte. Pourtant, ses bras ont battu plus d’un colosse. Au commencement des années 1980, elle a gagné cinq championnats canadiens consécutifs et même remporté un championnat mondial en 1983.

« À mes débuts, ma force était reliée aux travaux à la ferme familiale. Dans ce temps-là, c’était moins modernisé, donc on manipulait beaucoup de balles de foin qui étaient très lourdes », raconte-t-elle.

Aujourd’hui, Lucie Désaulniers travaille de temps à autre à la ferme de sa fille Mylène Bégin, de Sainte-Germaine-Boulé. Cette dernière ne partage pas cette passion pour le tir au poignet, mais certainement pour l’entraînement. Sur sa page Instagram suivie par plus de 17 000 abonnés, la jeune agricultrice se montre fièrement en train de soulever deux sacs de grains de moulée à veau à la fois, qui pèsent 25 kg chacun. « Je le dis souvent : le ferme, c’est mon gym », lance Mylène Bégin.

Force physique requise

La fille de Lucie Désaulniers, Mylène Bégin, suit les traces de sa mère à sa manière.
La fille de Lucie Désaulniers, Mylène Bégin, suit les traces de sa mère à sa manière.

Encore aujourd’hui, les descendants de producteurs semblent se faire remarquer dans des disciplines sportives où la force musculaire est requise. C’est le cas entre autres de l’équipe de bûcheronnage Woodsmen du Campus Macdonald de l’Université McGill.

« La majorité étudie en gestion agricole et provient du milieu, tandis que les équipes qu’on affronte sont surtout issues des programmes de foresterie », note l’entraîneuse en chef de l’équipe féminine, Stéphanie Bélanger-Naud.

Avant d’occuper ce poste, elle a elle-même fait partie de l’équipe pendant cinq ans. Même si elle avait grandi dans une ferme de chèvres laitières, elle n’avait presque jamais touché de hache ni de scie à chaîne avant d’entrer au collège. Cela ne l’a pas empêchée de remporter plusieurs titres dont, le plus récent et le prestigieux, celui de meilleure bûcheronne au pays, au championnat canadien Stihl Timbersport à Mississauga, en Ontario. Elle y a battu un record mondial au godendard à deux personnes avec sa partenaire du Nouveau-Brunswick. Selon elle, la corvée annuelle des foins et les nombreuses rénovations sur la terre familiale lui ont fait hériter d’une grande force physique et mentale. « Je pense que ça a aidé, avance-t-elle. Je n’ai pas de gros muscles, sauf que j’ai de l’endurance et du nerf. »

Stéphanie Bélanger-Naud est entraîneuse en chef de l’équipe féminine de bûcheronnage Woodsmen de l’Université McGill. Photo : Gracieuseté de Stéphanie Naud/Fryeburg Fair, Maine
Stéphanie Bélanger-Naud est entraîneuse en chef de l’équipe féminine de bûcheronnage Woodsmen de l’Université McGill. Photo : Gracieuseté de Stéphanie Naud/Fryeburg Fair, Maine

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