Régions 26 avril 2019

Convoi de tracteurs contre la hausse de taxes foncières

Aux prises avec des augmentations de taxes foncières pouvant atteindre 25 000 $, des agriculteurs de Compton, en Estrie, ont manifesté leur mécontentement en se déplaçant à une séance d’information municipale à bord d’une vingtaine de tracteurs, le 25 avril.

Ils voulaient ainsi dénoncer la hausse de 13 % du budget de leur municipalité « assumée uniquement par les producteurs, affirme Michel Gaudreau, de l’entreprise Les Moissons Dorées. On n’est pas une grosse gang et ça ne passe pas pantoute! » Chez lui, la facture a bondi d’environ 2 000 $. « Pour les plus gros producteurs, l’augmentation atteint 20 000 à 25 000 $ », précise-t-il. Les agriculteurs réclament un taux de taxation distinct pour mieux répartir le fardeau fiscal de leur municipalité.

Le maire de Compton, Bernard Vanasse, confirme à La Terre que sa municipalité engrangera quelque 500 000 $ supplémentaires de revenus fonciers agricoles en 2019. « On n’a pas changé le taux de taxation. La hausse provient de l’augmentation de la valeur des terres et de la construction de nouveaux bâtiments agricoles. » Il fait valoir que le secteur agricole compte pour plus de la moitié du foncier de la municipalité, qui recense 3 000 habitants. Le maire Vanasse assure qu’un comité regroupant producteurs et citoyens sera mis sur pied « pour trouver un juste milieu » dans le dossier de la fiscalité foncière.

Province

Les agriculteurs de Compton ne sont pas les seuls à dénoncer l’augmentation de leurs comptes de taxes. Un peu partout en province, le dévoilement des nouveaux rôles d’évaluation a suscité la colère des propriétaires terriens. Depuis plusieurs années, la hausse de la valeur des terres et l’explosion des coûts du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) préoccupent. L’Union des producteurs agricoles (UPA) estime d’ailleurs que la valeur moyenne des terres en culture a plus que triplé au cours des 10 dernières années. L’organisation demande au gouvernement de plafonner la valeur des terres aux fins de taxation et de mettre en place un taux distinct. En 2017, seulement 57 municipalités sur les 1 000 qui possèdent des immeubles agricoles sur leur territoire ont appliqué un taux distinct, souligne l’Union. En attente d’une solution durable, l’UPA réclame un gel immédiat des taxes foncières agricoles.