Régions 16 avril 2018

Le pôle logistique de Contrecœur ira-t-il en zone agricole?

Les producteurs établis près de la zone portuaire de Contrecœur s’inquiètent de voir d’importantes expropriations de terres agricoles.

« On a pourtant amplement de place en zone blanche pour le pôle logistique », explique Ginette Blondin, présidente du Syndicat de l’UPA de Marguerite D’Youville/Longueuil. Malgré une visite au conseil de ville le 2 avril avec une trentaine de producteurs, elle demeure dans l’incertitude. « Les administrateurs de la Ville n’ont pas vraiment répondu à nos questions. Ils ont dit que c’était décidé plus haut qu’eux », rapporte Ginette Blondin, en parlant de la stratégie maritime provinciale.

Un flou subsiste donc sur le nombre d’hectares de terres qui seront visés par le futur pôle logistique. Celui-ci mise sur l’expansion de la capacité de manutention de conteneurs du Port de Montréal, à Contrecœur. Le projet est pour le moment à l’étape de l’étude d’impact environnemental menée par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale.

Documents inquiétants

Le Syndicat a néanmoins mis la main sur des documents d’une firme de consultants en urbanisme mandatée par la Ville, qui cibleraient plusieurs terres agricoles pour le projet. Des cartes publiées par le Port de Montréal laissent aussi entrevoir une ponction importante dans la zone verte. Rien de tout cela n’est cependant confirmé par la Ville.

Ginette Blondin doit rencontrer la mairesse Maud Allaire au début mai pour tenter de clarifier ce dossier et de faire respecter le Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté urbaine de Montréal.

La Ville de Contrecœur ne précise pas le nombre d’hectares en zone verte qui est en jeu, mais a affirmé par communiqué que des études préliminaires pour « simuler différents concepts » sont en cours avec la MRC et le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Ces études seront partagées avec les producteurs agricoles.

Ni le Port de Montréal ni le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D’Amour, n’avaient rappelé La Terre au moment de publier, le 16 avril.