Porcs 24 mai 2023

La fédération prête à s’asseoir avec le groupe d’éleveurs indépendants

Les Éleveurs de porcs du Québec disent être prêts à travailler avec le groupe d’éleveurs indépendants qui a présenté, le 18 mai, un plan pour assumer seul la vente de 350 000 porcs aux États-Unis.

« C’est sûr qu’on a le même objectif, qui est d’en arriver à faire le détournement [des porcs] pour que ce soit le moins cher possible pour les éleveurs. S’il y a une avenue plus rentable avec eux par rapport à ce qu’on a actuellement, on va l’écouter », indique Tristan Deslauriers, le directeur des relations publiques de la fédération. Ce dernier spécifie que, conformément au règlement de mise en marché, la vente de porcs doit être sous la supervision des Éleveurs de porcs du Québec, organisation qui détient également le pouvoir d’exécuter et de modifier les règlements. Il rappelle donc que pour concrétiser ce projet, le groupe en question ne peut pas faire cavalier seul et que sa proposition devra suivre le même processus que les autres règlements.

Appui ou pas, l’important est de dire que les questions que se posent les producteurs sont légitimes. Mais il faut travailler ensemble. Les éleveurs n’ont pas besoin de division présentement.

Martin Caron

Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, abonde dans le même sens et invite le groupe d’éleveurs indépendants à travailler avec la fédération. « Si on [l’UPA] peut aider, on va le faire avec le groupe et la fédération », dit-il.

Martin Caron

La vente de produits agricoles par une autre organisation que celle mandatée pour le faire existe dans d’autres secteurs de production, comme dans le secteur acéricole, donne en exemple M. Caron. « Ils ont une clause du règlement qui autorise un groupe de producteurs à vendre leurs produits en parallèle. Le groupe doit toutefois en faire la demande et être accrédité par la fédération. Ce n’est pas le producteur qui décide seul », précise-t-il.

« Une option de plus »

Qu’elle soit adoptée ou non, cette proposition des éleveurs indépendants mérite néanmoins d’être étudiée, selon M. Caron, puisqu’elle représente « une option de plus et qu’il faut toutes les utiliser ». « Tout le monde est en mode solution. Les Éleveurs ont déposé le projet de mécanisme de retrait temporaire. C’est la façon qu’ils ont trouvée pour diminuer la production. Mais en même temps, si on est capable d’exporter pour maintenir la production porcine un an ou deux, vu que c’est une production cyclique, c’est probable qu’il y ait une reprise », avance-t-il.

Olymel a déjà coupé ses achats de porcs québécois de 250 000 depuis avril 2022 et les réduira de 850 000 porcs supplémentaires à partir de juin prochain. Une situation qui entraînera la fermeture progressive de son usine de transformation de Vallée-Jonction, dans Chaudière-Appalaches. Photo : Patricia Blackburn/TCN
Olymel a déjà coupé ses achats de porcs québécois de 250 000 depuis avril 2022 et les réduira de 850 000 porcs supplémentaires à partir de juin prochain. Une situation qui entraînera la fermeture progressive de son usine de transformation de Vallée-Jonction, dans Chaudière-Appalaches. Photo : Patricia Blackburn/TCN

Rappelons qu’en conférence de presse, le 18 mai, le producteur Cécilien Berthiaume a soutenu que son groupe indépendant pourrait écouler 350 000 porcs par année hors Québec en obtenant un prix de 8 % supérieur à celui obtenu dans le cadre de la convention de mise en marché des porcs. Avec ce projet, le regroupement a pour objectif d’assurer la survie des fermes indépendantes face à la décroissance du secteur, une décroissance reliée aux difficultés que traverse le transformateur Olymel, principal acheteur de porcs de la province.