Élevage 28 avril 2022

On s’arrache les poussins

La demande pour le poulet est en forte croissance au Québec, mais les éleveurs de volailles peinent à rehausser leur production en raison de différents défis, dont celui de s’approvisionner en poussins. Certains éleveurs ont même proposé une résolution pour garantir l’accès aux poussins aux éleveurs commerciaux, alors que les fermes artisanales et les poulaillers urbains créent une pression supplémentaire sur cette matière première. 

Marie-Ève Tremblay
Marie-Ève Tremblay

La directrice générale des Éleveurs de volailles du Québec, Marie-Ève Tremblay, a précisé, en entrevue avec La Terre, qu’il existe d’autres solutions pouvant être mises de l’avant en collaboration avec les couvoiriers et les transformateurs. L’augmentation du poids d’abattage des poulets, l’augmentation de la durée de vie des poules pondeuses, la production d’œufs d’incubation plus petits pour obtenir une éclosion plus rapide et la priorisation de la production québécoise sur les exportations de volailles sont quelques exemples qui pourront être mis de l’avant pour aider les éleveurs à produire l’allocation nationale de poulets et à mieux répondre à la demande croissante des consommateurs.

Grippe aviaire et reprise économique

Normalement, les couvoiriers peuvent importer des États-Unis jusqu’à 21 % d’œufs incubés pour répondre à la demande québécoise en poussins. Or, la grippe aviaire qui affecte de nombreux élevages aux États-Unis, combinée à une reprise économique, en sol américain, qui a provoqué une croissance de la demande pour le poulet et donc, une demande accrue pour les poussins, explique en grande partie les problèmes d’approvisionnement des éleveurs de volailles du Québec. « Ils se font couper leurs commandes des États-Unis à la dernière minute », illustre Mme Tremblay. Selon elle, l’année 2022 sera difficile, car la situation ne reviendra pas à la normale avant un certain temps.