Régions 2 octobre 2020

Des champs vandalisés cet été

Hans Imhof a eu toute une surprise en ensilant son maïs récemment : il avait été rabattu et couché au sol, créant un énorme labyrinthe dans l’un de ses champs, en Mauricie. Ce labyrinthe n’avait rien d’amusant. Il s’agissait vraisemblablement de l’œuvre de vandales.

« Sur le coup, c’était frustrant. On a pris des photos avec un drone, on voulait savoir qui avait fait ça », témoigne ce producteur de Saint-Maurice. Bien que les images captées par son drone soient pour le moins spectaculaires, M. Imhof assure que les dommages sont « minimes ».

« On a découvert plus tard que des jeunes du village avaient fait ça. Ils se sont excusés et tout est rentré dans l’ordre », ajoute-t-il.

Des vandales ont récemment fait un labyrinthe dans le champ de maïs de Hans Imhof. Photo : Gracieuseté de Hans Imhof
Des vandales ont récemment fait un labyrinthe dans le champ de maïs de Hans Imhof. Photo : Gracieuseté de Hans Imhof

Un party dans son champ

Le maïs, qui faisait six pieds de haut, a été complètement écrasé sur une grande distance, à Drummondville. Photo : Gracieuseté de Martin Lessard
Le maïs, qui faisait six pieds de haut, a été complètement écrasé sur une grande distance, à Drummondville. Photo : Gracieuseté de Martin Lessard

Hans Imhof n’est pas le seul à avoir eu des problèmes du genre cet été. Le 24 juin, des résidents de Saint-Nicéphore, à Drummondville, ont contacté Martin Lessard pour l’informer que des gens avaient « fêté la Saint-Jean-Bapiste » dans l’un de ses champs de maïs, situé à 21 kilomètres de sa propriété. Ce producteur du Centre-du-Québec évalue les dommages à environ 10 000 $.

« On n’a jamais su qui avait fait ça », témoigne-t-il. « Des gens ont fait un gros party dans mon champ et s’y sont promenés avec leur auto, ils ont laissé plein de traces. Comme on n’avait pas encore récolté, le maïs faisait six pieds de haut. Il a été écrasé au sol sur une assez grande distance », ajoute le producteur. Son voisin, poursuit-il, a aussi eu des problèmes : « Il n’a pas pu récolter son foin cet été, parce que des gens avaient trop spinné dans son champ avec leur voiture.

Du cordage autour de son champ

Fatigué de devoir ramasser des déchets laissés dans son champ de foin, à Granby, Simon Delorme a installé, en août, des poteaux et du cordage autour de sa terre pour empêcher les passants d’y pénétrer. « On est proches du centre de la nature et du zoo. Il y a beaucoup de citadins qui passent près de mon champ. Deux fois j’ai dû ramasser des déchets et des cannettes parce que des gens y faisaient des pique-niques, cet été. Il y en a eu qui sont venus faire du camping pendant les vacances de la construction aussi », ajoute l’agriculteur de la Montérégie. « Ça ne représente pas de gros dommages, mais c’est insultant. J’aime mieux prévenir au cas où ça dégénérerait », indique-t-il, remarquant « avoir la paix » depuis qu’il a installé le cordage. « C’est psychologique. Les gens comprennent que c’est une terre privée et s’abstiennent d’entrer », soutient-il. 


Plus de citadins en région

Comme de nombreux citadins ont quitté la ville pour s’isoler en région, avec la COVID-19, Martin Lessard ne s’étonnerait pas que les actes de vandalisme dans les champs agricoles aient augmenté cette année. « Il y a beaucoup de chalets dans mon coin, je remarque plus de va-et-vient qu’à l’habitude », note-t-il. Contactée par La Terre, la porte-parole de la Sûreté du Québec, Éloise Cossette, soutient ne pas remarquer de tendance à la hausse quant au nombre de méfaits rapportés sur des terres agricoles.