Régions 9 septembre 2014

« Moi, j’achète local! » : une fenêtre sur le Web

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Tel que publié dans Montérégie

CŒUR DE LA MONTÉRÉGIE — Le Web entre de plus en plus dans les habitudes de consommation des gens.

Pour les producteurs agricoles, qui souvent offrent leurs produits à la ferme, le programme « Moi, j’achète local! » représente l’occasion de joindre le consommateur dans le confort de son foyer.

Déjà, une quinzaine d’entreprises du secteur agricole s’affichent sur la plateforme Web mise à leur disposition par ce programme. Les productions animales, maraîchères et fruitières s’y retrouvent. Les vignobles, cidreries et vinaigreries proposent aussi une variété intéressante de produits avec ou sans alcool. Et pour soutenir la production agricole, l’entreprise familiale Herbic, de Saint-Césaire, spécialisée en équipement et techniques de pulvérisation, semences, etc., s’est inscrite au programme en décembre 2013.

« Acheter local, c’est important »

Favoriser l’achat local constitue un principe déjà solidement ancré dans les habitudes de consommation et la conscience des propriétaires d’exploitations agricoles. « Acheter local, c’est important », insiste Normand Robert, propriétaire de l’entreprise Herbic, de Saint-Césaire. Bien qu’établi depuis plus de 50 ans auprès des producteurs maraîchers, fruitiers et de grandes cultures, Herbic, qui propose, entre autres, une gamme complète de pesticides homologués et d’équipements de pulvérisation, tenait à profiter de la visibilité offerte par le programme « Moi, j’achète local! ». Deux ou trois clients ont d’ailleurs déclaré à M. Robert avoir remarqué Herbic dans le réseau de commerçants inscrits. Mais pour percevoir un impact significatif, le propriétaire de l’entreprise devra patienter jusqu’au printemps, ses activités étant saisonnières.

« On vit avec notre monde qui habite autour », précise M. Robert qui encourage, par réflexe, les commerçants de sa région. Être membre du programme en tant que résident lui permet aussi de découvrir des endroits auxquels il n’aurait peut-être pas pensé autrement.

Se faire connaître

Une meilleure visibilité auprès des consommateurs, voilà ce que recherchent les entreprises agricoles inscrites au programme « Moi, j’achète local! ». « En tant que petit producteur, on adhère à tout ce qui est à notre portée pour se faire connaître », admet Marie-France Marchand, propriétaire de La Chevrière de Monnoir établie à Marieville.

Mme Marchand est également impliquée dans le mouvement Slow Food. « Ça, c’est de manger santé, de respecter le produit de l’agriculteur tout en payant le juste prix, dans un déplacement de 50 km à la ronde », explique-t-elle. L’achat local représente donc, pour elle, une philosophie de vie. Son inscription au programme « Moi, j’achète local! », comme commerçante et résidente, s’est ainsi réalisée dès son instauration.

Pour La Chevrière de Monnoir, la belle saison apporte son lot de visiteurs qui découvrent le fromage de chèvre, la viande de chevreau et les charcuteries offertes à la boutique, tout en ayant accès aux animaux de la ferme. « Mais ce n’est pas tout le monde qui est prêt à se déplacer d’une place à l’autre », soutient Mme Marchand, qui trouve difficile de concurrencer les grandes chaînes d’alimentation.

« La vie va tellement vite. »

Denise Leclerc Boutin, propriétaire de la Cidrerie et Verger Léo Boutin, à Sainte-Angèle-de-Monnoir, considère le programme « Moi, j’achète local! » comme un concept innovateur. « J’aime la formule », affirme-t-elle en sachant qu’ainsi, l’argent de la communauté reste dans sa localité. Jusqu’ici, aucune augmentation de l’achalandage n’a toutefois été remarquée.

La notion de temps est alors évoquée. « La vie va tellement vite », admet Mme Leclerc Boutin. Modifier ses habitudes de consommation réclame aussi une période d’adaptation, comme le simple fait, pour un résident, de penser à présenter sa carte d’adhérent au programme « Moi, j’achète local! » afin d’obtenir la promotion ou le rabais en vigueur.

Les sous-produits de la Cidrerie et Verger Léo Boutin se retrouvent aujourd’hui dans plusieurs marchés d’alimentation tels que gelée de pommes et beurre de pommes. La Société des alcools du Québec offre également 5 de leurs 10 cidres, lesquels ont décroché jusqu’ici 37 médailles. L’achat local permet ainsi de découvrir des produits de qualité, à prix abordable, près de chez soi.