Vie rurale 8 septembre 2014

Des accidents de tracteurs qu’on aurait (peut-être) pu éviter

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Les accidents de tracteurs continuent de faire de trop nombreuses victimes sur les fermes du Québec.

Vidéos produites par l’UPA en collaboration avec l’ACSA dans le cadre de la Semaine de la santé et de la sécurité en agriculture.

 

En 2012, ce sont six producteurs agricoles qui ont perdu la vie aux commandes de leur engin.

Des statistiques compilées par le Bureau du coroner portent à réfléchir : de 2005 à 2009, pas moins de 41 décès impliquant des tracteurs sont survenus sur nos fermes. Et dans la très grande majorité des cas, les véhicules n’étaient pas sécuritaires. Il s’agissait de vieux modèles sans arceau ni cabine.

Dans une publicité, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) pose la question : « Saviez-vous que travailler sur une ferme, c’est dangereux? » L’organisme rappelle que, chaque année au Québec, près de 20 accidents mortels se produisent dans le secteur de l’agriculture.

« C’est connu : le tracteur est le tueur numéro un sur la liste des équipements agricoles », rappelle Diane Fortin, coordinatrice, service de prévention, à l’Union des producteurs agricoles (UPA). Elle a produit une vidéo émouvante où témoignent trois victimes d’accidents de tracteur. Cette vidéo a été présentée fin janvier lors du colloque préparatoire de l’Union en vue de la tenue, du 6 au 13 mars, de la Semaine de la santé et de la sécurité en agriculture, organisée par l’UPA, la CSST et le Réseau de la santé au travail.

La question est posée sous un angle humain : « Votre famille, votre ferme, qui s’en occupera? » Mais les organisateurs de cette semaine de sensibilisation ont voulu aller bien au-delà de ce terrible constat. « Vous pouvez éviter un renversement mortel de tracteur », précise-t-on dans le cadre de cette campagne de prévention.

« Il faut parler des accidents, bien entendu, mais il est important que les producteurs agricoles prennent davantage conscience des dangers d’utilisation d’un tracteur non sécuritaire », explique Diane Fortin.

Tout au long de l’année, près d’une cinquantaine d’ateliers de prévention sur la façon de circuler de façon sécuritaire sur un tracteur se dérouleront dans les régions du Québec. Il est déjà question que le fabricant John Deere ouvre les portes de ses commerces, dans certains coins du Québec, pour permettre aux producteurs de mieux maîtriser l’utilisation de ces engins.

Un outil utile, mais…

Pour sa part, Frank St-Pierre, conseiller en prévention à la Fédération de l’UPA de la Côte-du-Sud, tente de sensibiliser les producteurs à l’importance de travailler sur un tracteur qui répond aux critères de sécurité. « On ne dit pas aux producteurs de s’acheter des tracteurs neufs, mais au moins, s’ils tiennent à leurs vieux tracteurs, qu’ils s’assurent qu’ils ne mettent pas leur vie en danger », dit-il.

Il ajoute : « Je répète le même message en espérant qu’on me comprenne bien : on ne prend pas le champ avec un tracteur sans arceau, minimalement. »

Mais il en coûte combien pour mettre son tracteur à niveau? Michel Laurin, président de la firme Laurin, spécialisée dans l’installation d’arceaux, répond par une autre affirmation : « Un arceau, c’est moins cher qu’un cercueil. » Le coût d’une telle protection : de 1 500 à 2 000 $.