Élevage 24 février 2017

Des cochons élevés dans la neige

L’élevage de porcs au pâturage gagne en popularité au Québec. Les agriculteurs affectionnent le contact particulier avec ces animaux et apprécient le revenu d’appoint qu’il génère. Quant à eux, les consommateurs recherchent de plus en plus le porc provenant de cet élevage naturel qui donne à la viande un goût distinct.

À Sainte-Hélène-de-Chester, près de Victoriaville, Solange Thibodeau démarre sa motoneige chaque matin pour aller porter de l’eau fraîche à ses porcs qui savourent l’hiver les quatre pattes dans la neige. « Ils adorent être à l’extérieur. Ils sont super joueurs, viennent à notre rencontre et nous parlent. C’est une tout autre façon de voir l’élevage. Des cochons, c’est drôle et ça ronfle! Quand tu les réveilles, ils sursautent. Je les appelle mes adolescents », raconte l’agricultrice en rigolant.

Des employés exemplaires

L’élevage de porcs au pâturage s’insère dans un contexte global d’agriculture. Chez Mme Thibodeau, ceux-ci sont nourris avec les légumes déclassés provenant de la production maraîchère de la ferme, sans oublier le petit lait de la fromagerie d’à côté et les restes de pains de la boulangerie du village. Durant l’été, l’herbe du pâturage complète leur diète.

L’automne venu, les porcs sont de précieux alliés. Ils mangent les restants de cultures des champs de maïs, de courges, etc. Ils labourent le sol et le fertilisent avantageusement avec leurs excréments. « Il n’y a rien de plus efficace qu’un cochon pour retourner le sol et détruire les racines des mauvaises herbes persistantes comme le chiendent », assure celle qui cultive une quinzaine d’hectares de fruits et de légumes avec son conjoint et sa fille.

Une viande goûteuse

Près de Saint-Hyacinthe, Benoit Daviau vient également de lancer une production de porcs rustiques. « Ça répond à un besoin des consommateurs qui veulent acheter directement de la ferme une viande élevée à l’ancienne, avec un goût qui se démarque. Et la réponse est très bonne », souligne-t-il. Les clients paient environ 40 % plus cher pour cette viande de porc que M. Daviau qualifie de plus persillée et plus goûteuse.

« Le porc industriel ne goûte pratiquement rien, soutient pour sa part Solange Thibodeau. Des restaurants et des boucheries le vendent même comme si c’était du veau. Mais ce n’est vraiment pas le cas pour le porc rustique. »

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