Élevage 23 janvier 2015

La DEP prend une pause

Après une explosion en début d’année, la diarrhée épidémique porcine (DEP) semble prendre une pause. Aucun nouveau cas n’a été rapporté cette semaine dans les élevages du Québec et les mortalités demeurent somme toute limitées.

« C’est encourageant pour l’instant et on semble avoir cerné la propagation entre les sites », se réjouit le directeur de l’Équipe québécoise de santé porcine, Martin Pelletier. Celui-ci indique que les enquêtes se poursuivent activement afin de déterminer la source de contamination.

La DEP a pour ainsi dire marqué son premier anniversaire au Canada la semaine dernière. Le premier cas est apparu dans un élevage de l’Ontario le 22 janvier 2014. À ce jour, 86 cas de DEP ont été rapportés au pays, le premier au Québec ayant été déclaré le 22 février 2014. Entre le 5 et le 17 janvier derniers, huit nouveaux cas ont été diagnostiqués dans des élevages de la Montérégie.

Autre heureuse nouvelle, les cas de mortalité sont beaucoup moins nombreux que prévu dans la maternité où a été décelé le 9e cas au Québec. Selon la littérature, le taux de mortalité se situe généralement entre 50 et 100 % quand le virus atteint des porcelets en allaitement. Or, le taux de mortalité dans la maternité concernée n’a pas dépassé les 25 %. Dans les pouponnières et engraissements touchés jusqu’à maintenant, la hausse du taux de mortalité se limite à 1 %.

« Les porcelets de la maternité étaient heureusement en processus de sevrage, a affirmé Martin Pelletier. Il n’y avait pas de porcelets en allaitement et ils ont été récupérés. »

Martin Pelletier souligne l’excellente collaboration des éleveurs, qui mènent une véritable bataille contre le virus. Il voit d’un très bon œil le fait qu’aucun nouveau cas n’a été rapporté au cours de la dernière semaine.

« C’est très positif, a-t-il commenté. Il est peu probable que des cas passent sous le radar. Le pire, c’est le froid et il s’agit de passer l’hiver. »

Signe encourageant, les moyens déployés pour circonscrire le virus semblent être efficaces. Le premier cas de DEP découvert au Québec le 22 février 2014 se situait dans un parc d’engraissement en Montérégie. À la suite de plusieurs lavages, désinfections et d’un vide sanitaire de plus de trois mois, un lot de porcs a été introduit dans la porcherie au début de juin 2014. Les porcs ont été abattus en septembre et un nouveau lot a été introduit en octobre dernier. Les tests effectués jusqu’à ce jour ont tous été négatifs.

Par ailleurs, le centre de rassemblement de porcs de la Montérégie où l’on a décelé la présence du virus le 3 novembre dernier n’a pas rouvert ses portes. Le propriétaire des lieux a semble-t-il mis fin à un contrat de location.