Actualités 2 octobre 2014

L’Enduro-cross : très tendance!

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Voir José Serli en action!

La combinaison de motocross se porte fièrement à la campagne. Et pour cause! Cette machine procure des accélérations foudroyantes, tout en permettant aux pilotes de s’envoler littéralement au-dessus des sauts les plus élevés.

Le motocross se pratique de plusieurs façons. L’une des disciplines réunit des sauts, un parcours en forêt, une portion rapide, des zones à obstacles et, sans oublier, des mares de boue : c’est l’Enduro-cross. Certains agriculteurs s’aménagent des circuits personnels sur leurs terres alors que d’autres y reçoivent même une étape du championnat provincial. Pour dire la popularité de l’Enduro-cross, en 1998, près de 200 coureurs participaient aux championnats. En 2010, ils étaient près de 1400.

Bonne condition physique requise

« Je pratique plusieurs sports, et l’Enduro-cross est indubitablement l’activité physique la plus exigeante, assure José Serli, appuyé sur sa KTM 300. Par exemple, je fais partie d’un club de cyclistes de bon calibre et nous avons traversé le parc de la Mauricie aller-retour. Cela peut sembler étonnant, mais cinq heures à pédaler dans les côtes à un rythme soutenu s’avèrent moins épuisantes que deux heures d’Enduro-cross! » De fait, l’Enduro-cross demande une excellente condition physique. « En vélo, tu peux gérer ton énergie. Tu vois la côte qui s’en vient et tu doses tes efforts en conséquence. Avec l’Enduro-cross, l’état de la piste change d’un tour à l’autre; des racines sont mises à découvert, des roches ressortent et la piste se creuse. Tu es toujours en réaction et tous les nerfs et les muscles de ton corps se trouvent constamment sollicités. Sans parler de la déshydratation, de même que la poussière qui te tapisse la bouche… Bref, tu termines la course complètement exténué, pratiquement dans un état second. Parfois tu n’as même plus la force de parler à personne (surtout si tu as perdu!). Comment on appelle ça : du masochisme? » lance avec humour M. Serli.

L’entraînement, c’est la course

Pour performer en Enduro-cross, il importe de posséder de bonnes techniques de conduite, mais aussi un entraînement du tonnerre. Dans le milieu, tous sont d’avis que la seule façon de s’endurcir consiste à courir fréquemment. « Les gars qui réussissent doivent prendre part à tous les championnats, toutes les deux semaines. Tu commences à être de calibre à ta deuxième saison complète. Un excellent pilote qui ne participe qu’à quelques courses connaîtra de bons départs, il sera en feu dans les deux premiers tours, puis, au troisième tour, il commencera à voir des étoiles. Graduellement, il perdra de son acuité, les adversaires le devanceront. Étourdi, il s’arrêtera en bordure de piste pour boire de l’eau tout en se demandant ce qu’il fait dans cette course! » dépeint le pilote Serli.

Des moments précis en tête

Aussi épuisantes soient-elles, les courses d’Enduro-cross gagnent plusieurs adeptes grâce aux sensations fortes qu’elles procurent. Le circuit diversifié et original met à l’épreuve différentes habiletés de conduite. Le pilote gravit parfois des pentes parsemées de rochers, surmonte des piles de billots de bois, zigzague dans le sentier d’une forêt mature, traverse un ruisseau, s’élance ensuite sur un saut de sept mètres et, avec plaisir, ouvre les gaz à fond sur une ligne droite engazonnée. Que ce soit pour découvrir la piste qu’a aménagée un ami agriculteur ou celles que proposent les championnats de la Fédération, l’Enduro-cross apporte de nouveaux défis techniques et un sentiment de surpassement. « Parfois tu connais une course difficile. Mais en revenant à la maison, tu te remémores ce moment où tu dépassais les autres comme un boulet de canon. Ou cette séquence où les gars étaient enlisés dans la boue. Pendant qu’ils tiraient et poussaient leur moto, tu passais à côté d’eux sur une roue, le jet de boue projeté à 20 pieds de hauteur, fier d’avoir su rouler exactement au bon endroit et de la bonne façon », raconte José Serli.

Une machine vrombissante

Rares sont ceux qui utilisent une moto d’Enduro-cross pour effectuer une simple promenade du dimanche. Car ce genre de bestiole est conçu pour performer. Le bruit des moteurs n’a également rien de subtil, à la joie des coureurs qui adorent l’effet de vrombissement. « Monsieur Tout-le-Monde peut louer un VTT et s’amuser le premier jour. Mais c’est loin d’être le cas avec un motocross. Les moteurs développent parfois 50 forces pour une machine qui pèse moins de 250 livres. Même après de nombreuses heures de conduite, tu ne contrôles jamais ce genre de monture à 100 %. D’une certaine façon, ta vie est toujours en danger », soumet M. Serli. Pour ceux qui s’intéressent à ce sport, les habitués conseillent d’acheter une moto spécialisée pour l’Enduro-cross, à savoir un modèle muni d’une suspension progressive permettant d’absorber le relief accidenté. Aussi, une transmission misant sur plusieurs rapports, notamment à basse vitesse, afin d’offrir plus de précision pour franchir les obstacles. Les débutants, il va sans dire, devraient faire leur classe avec un moteur de plus faible cylindrée. 

S’amuser sans y rester

Une combinaison de motocross comprenant des protecteurs en plastique, un casque et des bottes, voilà ce qu’il faut pour s’amuser en sécurité. À cela s’ajoute un équipement très recommandé et de plus en plus employé, le protecteur cervical. « Un producteur agricole d’ici est parti un soir piloter sa moto sur sa terre à bois qu’il connaissait par cœur. Mais il n’en est jamais revenu. En déviant sur un arbre il s’est craqué le cou. Il avait une femme et des enfants. Peut-être qu’un protecteur cervical lui aurait sauvé la vie », réfléchit M. Serli. Un autre article de sécurité à ne pas oublier : de l’eau. « Chaque année, je vois au moins un gars tomber à quatre pattes, en convulsion, complètement déshydraté. Une combinaison de couleur pâle fabriquée d’un tissu qui respire constitue un atout important pour contrer la déshydratation. L’autre moyen consiste obligatoirement à se rafraîchir le gosier, notamment par l’entremise d’un sac d’hydratation. Mais parfois, c’est bien de s’arrêter pour boire de l’eau paisiblement : ça laisse une chance aux autres coureurs! » ajoute-t-il en boutade.