Actualités 7 avril 2021

Des outils qui gagnent du terrain

Pour bien préparer le lit de semences et s’assurer d’avoir une longueur d’avance sur les mauvaises herbes, les équipements recommandés sont légion : déchaumeuse, cultivateur, niveleuse, herse à disques, etc. Comment choisir le bon? Si la plupart des instruments aujourd’hui s’adaptent généralement à plusieurs types de sols, quelles sont les nuances à bien saisir pour une saison réussie?

Le travail « intelligent » du sol favorise une croissance rapide et contribue à réduire les quantités d’herbicides nécessaires, surtout lorsque l’espèce cultivée lève avant l’adventice concurrentielle. Le processus tend à améliorer la taille des agrégats, à augmenter l’aération et à bien gérer les résidus.

Certains fabricants proposent des déchaumeuses à disques lisses pour une préparation optimale et un travail intense en superficie. Parmi les modèles les plus populaires, la série Catros, de la compagnie Amazone, répond à ces critères. « Pour la préparation de sol, on favorise le disque lisse parce qu’on est capable d’avoir une profondeur constante, estime Jeremie Messerli, agronome chez Amazone. Avec le disque coché, étant donné la coche à l’intérieur, on doit descendre un peu la profondeur pour avoir 1 po, 1,5 po ou 2 po pour un milieu uniforme. »

Pour améliorer le nivellement et l’émottage, on peut ajouter un crushboard, rouleau hacheur d’un diamètre de 330 mm, doté de six lames de couteaux réversibles ­disposées en V. « Ce broyeur fait éclater les tiges et casse les grosses mottes tout en accélérant la décomposition et en limitant les maladies, ajoute M. Messerli. Un ­deuxième passage facilite un émottage en surface notamment sur les sols lourds et argileux. »


Le Normandie, du fabricant Grégoire Besson, est un équipement multifonctionnel. Photo : Gracieuseté de Grégoire Besson
Le Normandie, du fabricant Grégoire Besson, est un équipement multifonctionnel. Photo : Gracieuseté de Grégoire Besson

Un deux-en-un

De son côté, l’entreprise Grégoire Besson propose un équipement multifonctionnel voué à un déchaumage léger, à la préparation du lit de semences, à la destruction des couverts végétaux et aux semis d’engrais verts. « Le Normandie agit un peu comme si on lançait une pelletée de terre en l’air, image Julien Cadiou, représentant de l’entreprise. La vitesse du disque fait tomber en premier les particules les plus fines alors que les mottes de terre les plus grosses retombent en surface. » En cas de pluie, avec ces mottes grossières cassées et projetées plus loin, on prévient le phénomène de battance (croûtage). « C’est pour cette raison qu’on a un grand dégagement entre la dernière rangée de disques et le rouleau, poursuit M. Cadiou. Le double rouleau, quant à lui, permet d’avoir cette structure en mode étagée : de la terre fine en dessous et les mottes au-­dessus. » De conception unique, le design du disque qui roule laisse la roche dans le sol tout en broyant les résidus de l’année précédente. Ainsi, les levées de mauvaises herbes dans les chaumes de la récolte précédente seront contrôlées.

« Le profil et l’angle d’attaque de notre disque permettent de scalper et de couper les racines sur toute la largeur de l’outil et de projeter en l’air les adventices, explique Julien Cadiou. À la surface du sol, elles seront transformées efficacement en une masse organique nourricière. »


L’Heliodor 9, nouvel équipement sur le marché, est bien adapté aux sols légers et mi-lourds. Photo : Gracieuseté Lemken
L’Heliodor 9, nouvel équipement sur le marché, est bien adapté aux sols légers et mi-lourds. Photo : Gracieuseté Lemken

Mordre à belles dents

Apparu il y a une dizaine d’années, le concept des déchaumeuses à disques ­compacts atteint un effet d’incorporation et de mélange avec des rendements élevés tout en développant une puissance de traction relativement faible.

L’Heliodor 9, nouvel équipement sur le marché, est bien adapté aux sols légers et mi-lourds sans risque de bourrage, même avec des volumes de résidus ­importants. On peut lui atteler rapidement le semoir pneumatique Solitair 9, de Lemken.

« Ce mécanisme à disques compacts repose sur deux rangées de disques montés indépendamment sur des ressorts plats qui assurent un mélange énergique des chaumes et résidus avec la terre, précise Scott Mastine, gérant de territoire – Québec, chez Lemken. Cette configuration garantit un suivi parfait des contours de terrain et permet de travailler en présence de pierres. »

Ce système semi-porté améliore la taille des agrégats, favorise l’optimisation de la germination, l’émergence et le développement des racines tout en permettant de contrôler les mauvaises herbes résistantes et les maladies. En réchauffant le sol, il favorise une germination plus rapide.

Par ailleurs, les trains de disques de cinq mètres ou plus de large et fixés à la structure de l’outil à l’aide d’un montage pendulaire amènent un confort de conduite même dans les terrains accidentés. Ils suivent de manière optimale les contours du terrain indépendamment du châssis.

Dans le contexte de la réduction des phytosanitaires, le déchaumage, cette méthode de désherbage mécanique, est de plus en plus populaire.

Le nouveau déchaumeur à disques compacts Rubin 10 répond à cette nouvelle tendance et offre, même par conditions difficiles et à de faibles profondeurs, un mélange rigoureux du sol et de la végétation même lors de travail de céréales versées, de pailles de maïs ou encore d’engrais vert.

« Une seconde étape de travail un peu plus en profondeur fait suite au premier déchaumage, illustre Scott Mastine. Les post-levées de céréales et les adventices sont combattues ­mécaniquement. »


La différence est nette entre le terrain travaillé avec la Super Sole et l’autre. Photo : Gracieuseté de La Sole
La différence est nette entre le terrain travaillé avec la Super Sole et l’autre. Photo : Gracieuseté de La Sole

Un outil de « haut niveau »

La Sole et la Super Sole, deux appareils de mise à niveau à haute dimension fabriqués par l’entreprise La Sole, de Sainte-Hélène en Montérégie, se positionnent dans la catégorie des niveleuses. Elles permettent de travailler à grande vitesse, soit pour cacher les cailloux, aplanir les bosses, combler les creux ou encore supprimer les inégalités et aspérités.

Au départ, on s’en servait comme outil pour aplanir ou arrondir les champs, boucher des trous et fossés ou encore améliorer le drainage de surface. ­Toutefois, avec la popularité du soya et des céréales, beaucoup d’agriculteurs ont commencé à l’utiliser comme outil printanier.

« Pour les producteurs de céréales et de foin, la Sole est un outil imbattable, assure Laurent Brouillard, président de l’entreprise. Quand le sol est bien ­préparé et bien d’aplomb, c’est plus facile de semer et de récolter. »

Pierre qui roule…

Peu importe l’outil, l’important est de démêler les agrégats avant le passage de la niveleuse, qui vient ensuite aplanir le lit de semences et cacher les roches. « Les petites roches qui vont trouver de l’espace pour passer sous la Sole vont se mélanger avec la terre et seront camouflées, souligne le président de La Sole. Les plus grosses vont sortir à l’extrémité de l’outil. On part du milieu vers les bords. On rassemble les roches dans un andain. »

En somme, le travail du sol favorise l’intégration des débris et le stockage du carbone et de l’azote organique. Ces pratiques culturales peuvent être la source de gain ou de perte de ces éléments minéraux, tout comme le maintien de la vie des microorganismes vivants. 

Roger Riendeau, collaboration spéciale