Machinerie 10 janvier 2025

Au-delà d’un simple partage de machinerie

Depuis 1998, la Ferme Sudri, située à Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent, s’est imposée comme un modèle d’innovation et de gestion collaborative. Son propriétaire, Benoît Martin, souligne l’importance capitale de faire partie d’une coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) pour assurer la viabilité et la croissance de son entreprise.

Benoît Martin a vanté le modèle des CUMA lors de sa présentation dans le cadre de la Rencontre des grands troupeaux laitiers. Photo : Maurice Gagnon

La CUMA Kamouraska Ouest joue un rôle clé dans les activités de la Ferme Sudri. « La CUMA permet de réduire les coûts d’équipement tout en maintenant un niveau de performance élevé. On partage les machines et on apprend les uns des autres. C’est une force incroyable », a expliqué M. Martin, le 11 décembre, à Rivière-du-Loup, lors de la Rencontre des grands troupeaux laitiers. 

Ce modèle coopératif, qui réunit des agriculteurs aux besoins communs, favorise un accès partagé à du matériel coûteux, tout en renforçant les liens entre les producteurs locaux. Pour Benoît Martin, cette collaboration va bien au-delà du simple partage de machinerie. Elle est un levier de progrès.

En étant membre de la CUMA, je peux me concentrer sur d’autres aspects de la ferme, comme le bien-être du troupeau et l’amélioration de nos pratiques culturales.

Benoît Martin, propriétaire de la Ferme Sudri

Une ferme en constante évolution

Depuis ses débuts modestes avec un quota de 22 kg/jour, la Ferme Sudri a connu une progression considérable. Aujourd’hui, elle gère un quota de 156 kg/jour avec un troupeau de 120 vaches laitières et 90 animaux de relève. Des investissements majeurs ont été réalisés au fil des ans. Une étable en stabulation entravée a été construite en 2003 et allongée en 2018. Elle est équipée d’un système de lactoduc sur rails avec retraits automatiques. En 2019, l’ancienne structure d’entreposage a été transformée pour accueillir les vaches taries et les taures gestantes.

Le recours à des travailleurs étrangers a également transformé l’exploitation. « Leur implication a été un tournant. Ils apportent rigueur et expertise, surtout pour la santé animale et les protocoles de reproduction », souligne M. Martin. 

L’esprit de coopération est au cœur de la vision de Benoît Martin. Que ce soit à travers la CUMA ou des échanges avec des fermes voisines, il valorise les bénéfices d’une gestion collective. « L’agriculture, ce n’est pas juste produire. C’est évoluer ensemble et se soutenir. » Il souligne d’ailleurs l’aide précieuse que lui a apportée son père, Gilles, jusqu’en 2020.