Recherches sur le panic érigé : vers une rentabilité et de nouveaux usages

Le panic érigé, cette graminée – aussi appelée millet vivace – dont la production est encore marginale au Québec, suscite actuellement l’intérêt des chercheurs. Deux projets de recherche sont en cours.

Le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA) réalise une analyse technico-­économique de la production de panic érigé pour brosser le portrait de cette culture en termes de rendement, de superficie moyenne et de coût de production. 

Marc-Antoine Larrivée, analyste au CECPA

« On veut porter une attention particulière à la rentabilité du panic érigé par rapport à d’autres cultures », explique Marc-Antoine Larrivée, ­analyste au CECPA. 

Actuellement, cette plante est surtout utilisée comme litière pour différents types d’élevage, dont la volaille et le porc, ou comme fourrage pour les vaches laitières. De nouveaux débouchés sont toutefois en émergence, notamment dans le développement de produits biosourcés industriels ou comme biomatériaux entrant dans la fabrication de barquettes alimentaires, par exemple. 

Le CECPA procède à cette analyse à la demande du Conseil québécois des plantes fourragères. Le Réseau des plantes bio-industrielles du Québec, un organisme coordonné par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM), et la Financière agricole du Québec sont partenaires dans le projet. Celui-ci se déroulera en trois phases.

D’ici la fin juin, on sollicite la participation volontaire de producteurs de panic érigé. On cherche principalement des fermes qui cultivent la plante sur au moins six hectares et depuis quatre ans environ. On souhaite recruter une vingtaine de participants.

Marc-Antoine Larrivée, analyste au CECPA

Cette étape sera suivie d’une collecte d’information qui se fera soit lors de visites à la ferme ou par visioconférence, au choix du producteur. Durant cette rencontre d’une durée de deux à trois heures, les chercheurs recueilleront des données tirées des états financiers de l’entreprise, des registres de fertilisation et d’épandage, etc. « À la fin du projet, les producteurs participants recevront une analyse comparative de leurs pratiques. Cela leur permettra de se comparer », souligne M. Larrivée.

Un rapport final de l’analyse ­technico-économique devrait être publié en février 2025.

Les producteurs qui souhaitent ­participer à cet exercice peuvent envoyer un courriel à l’adresse ­[email protected].

Marc-Olivier Gasser, chercheur à l’IRDA

Comprendre le déclin précoce du panic érigé

L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) amorce un projet de recherche qui se déroulera sur trois ans afin d’analyser une dégénérescence des plants de panic érigé observée après seulement trois à sept ans de production. 

« L’étude vise à identifier les causes de ce déclin. Cela pourrait être dû à la santé des sols, mais ça reste à valider. Dans des conditions normales, la période de production du panic érigé s’étale habituellement sur 20 ans », explique Marc-Olivier Gasser, ­chercheur à l’IRDA.

L’équipe de chercheurs procédera notamment à l’échantillonnage des sols sur une douzaine de sites qui permettra, espère-t-on, d’identifier les signes de dégénérescence. « On veut cibler les plus gros producteurs de panic érigé dans différentes régions, notamment en Estrie, au Bas-Saint-Laurent, dans Lanaudière et Chaudière-Appalaches », ajoute M. Gasser.

Une autre avenue de recherche consistera à évaluer les performances potentielles du panic érigé sur les terres marginales dans le but de les rentabiliser. « Cette culture pourrait représenter une solution prometteuse pour l’exploitation de ces terres actuellement sous-utilisées », affirme le chercheur.