Petits fruits 1 décembre 2024

Grosse récolte de canneberges, mais de moins en moins bio

La récolte des canneberges a été encore plus généreuse que ce qu’avaient anticipé les producteurs, surpassant en volumes le record absolu de 2022. 

« C’est plus haut qu’on pensait. Par contre, le rendement à l’acre est plus bas qu’en 2022 », fait remarquer le président de l’Association des producteurs de canneberges du Québec, Vincent Godin. 

Ce dernier explique que la grosse récolte est en partie attribuable au recul du bio et, de ce fait, à l’augmentation des superficies cultivées sous régie conventionnelle. Il rappelle que plusieurs fermes biologiques, éprouvant des difficultés, se sont résignées à convertir leurs superficies, ces dernières années, ce qui a propulsé leurs rendements.

En 2022, on avait des fermes bio qui produisaient des 12 000 à 15 000 livres à l’acre, puis qui sont passées en conventionnel et qui se sont mises à faire des 30 000 livres à l’acre.

Vincent Godin, président de l’Association des producteurs de canneberges du Québec

Il analyse donc que les rendements de canneberges conventionnelles ont été forts, en 2024, mais que les difficultés se sont poursuivies en production biologique.

Près de 340 millions de livres de fruits ont été récoltés. C’est 3 millions de plus qu’en 2022, qui avait été une année record, et 135 millions de plus qu’en 2023, une saison qualifiée de désastreuse. Par contre, seulement 17,5 % des 12 600 acres en production au Québec sont désormais sous régie biologique, comparativement à 21,5 % l’an dernier. En 2020, la proportion était de 38 %.

« Le plus grand problème qu’on a, c’est le contrôle des insectes ravageurs, mais aussi l’accès limité aux fertilisants homologués biologiques, qui sont adaptés pour la canneberge », note M. Godin, qui possède lui-même des superficies sous régie biologique dans le Centre-du-Québec. Certains produits, remarque-t-il, sont autorisés aux États-Unis, mais pas au Canada. Le président souhaiterait que les standards de certification soient arrimés de sorte que les producteurs du Québec aient autant de choix que leurs voisins du sud.