Maraîchers 26 mai 2023

Un peu de piquant dans les champs du Québec

Bien que le piment fort soit un fruit exotique qui se plaise en plein soleil, quelques agriculteurs n’hésitent pas à le soumettre aux conditions climatiques du Québec. Un de ces passionnés, Jasmin Hamel, ne se contente pas de cultiver le piment; il produit également une gamme de sauces piquantes et organise depuis l’an dernier un festival qui leur est consacré.

À l’approche du mois de juin, Jasmin Hamel attend impatiemment de pouvoir mettre ses plants de piments forts en terre. « En ce moment, je fais le travail primaire au champ. Je m’assure qu’il n’y ait pas de mauvaises herbes, je réchauffe le sol avec des bâches noires de plastique horticole, je branche le système d’irrigation et je me prépare à faire des trous dans le sol », énumère l’agriculteur de 27 ans. 

Le nom Frères de feu se veut rassembleur; je vois [les autres producteurs] comme des partenaires dans le marché.

Jasmin Hamel

Une fois que les nuits atteindront des températures entre 10 et 12 °C, Jasmin Hamel procédera à la transplantation des semis qui reposent à l’intérieur depuis janvier. « Dans mes débuts, j’ai déjà planté les piments trop tôt. Il y a eu deux nuits de gelée, et j’ai perdu entre 2 000 et 3 000 plants », se rappelle l’agriculteur de Nicolet. 

La chaleur, principal défi des cultivateurs de piments forts

Les plants de piments forts sont vulnérables aux températures du Québec. Pour pallier ce problème, Jasmin Hamel se concentre surtout sur les espèces de la famille Capsicum anuum, – dont fait partie le piment jalapeño – qui sont plus adaptées aux conditions climatiques d’ici. 

Les piments de la famille Capsicum chinense se taillent également une place dans les champs du producteur. La récolte de ces piments particulièrement piquants n’est pas sans risques : « Tous les ans, je me brûle le visage, les mains ou les bras, même si je mets de l’équipement de protection », atteste Jasmin Hamel. Rien de trop dangereux, toutefois, pour arrêter le jeune agriculteur qui a eu la piqûre pour les piments forts à l’âge de 19 ans grâce à son frère Frédéric.

Une fois la récolte et le nettoyage des piments terminés, Jasmin Hamel se procure les légumes nécessaires à la confection des sauces piquantes auprès de grossistes alimentaires, et procède ensuite à la transformation des piments ainsi qu’à l’embouteillage des sauces dans des cuisines commerciales qu’il loue les fins de semaine. 

Un tout nouveau projet : le Festifeu

Depuis l’an dernier, Jasmin Hamel organise également un festival mettant les sauces piquantes à l’honneur : le Festifeu. « Durant la pandémie, l’engouement pour le piment et la sauce piquante a explosé. Depuis cette année, j’ai cru déceler une baisse de ce dynamisme. J’en fais donc ma mission de raviver cette popularité avec le festival », explique le créateur des sauces piquantes Frères de feu. 

La première édition du Festifeu a notamment accueilli des entreprises de la Beauce, du Saguenay et de Sept-Îles, pour un total de 16 producteurs de sauces piquantes. Cette année, c’est presque le double de producteurs qui seront des festivités les 26 et 27 août. « Je veux leur donner l’opportunité de faire découvrir leurs produits et la sauce piquante au Québec. Le nom Frères de feu se veut rassembleur; je vois [les autres producteurs] comme des partenaires dans le marché. »