Grandes cultures 25 octobre 2022

Les maïs vedettes de 2023

Grains a interviewé 10 semenciers et vous présente leurs témoignages sur les deux maïs qu’ils jugent les plus intéressants pour 2023. Vous voulez en savoir plus? Pour obtenir plus de détails techniques sur ces hybrides, rendez-vous au laterre.ca/mais-prometteurs-2023.


Rock Léonard – Syngenta

Chez Syngenta, Rock Léonard propose dans un premier temps le NK9175-DV (91/2750 UTM) offrant un bon poids spécifique et une bonne vigueur printanière. « C’est un hybride passe-partout qui va dans tous les types de sols. Il peut aller au sud et au nord de sa zone. Avec le gène DuracadeViptera, c’est la meilleure protection contre les insectes, tant au-dessus qu’en dessous du sol, particulièrement contre le VGOH (vert gris occidental du haricot) », vante-t-il. Doté de la techonologie Artesian, il optimise l’utilisation de l’eau en période de sécheresse. « En juillet, un maïs aurait besoin de trois pouces d’eau, mais lui, avec un pouce et demi, il va être capable d’arriver au même résultat. » Comme second choix, Rock Léonard suggère le E086J9-D (86/2650 UTM), un hybride offrant une bonne tolérance au stress en période de sécheresse. « Il a le trait Enogen qui fait que dès que le ruminant l’ingère, ça libère un enzyme (alpha-amylase) qui dégrade l’amidon, ce qui le rend beaucoup plus assimilable. » Le représentant de Syngenta conclut en soulignant que pour les rotations des cultures, les deux hybrides sont idéaux pour les maïs sur maïs. 


Stephane Myre – Dekalb

Chez Dekalb, Stephane Myre propose le DK36-48RIB (86/2600 UTM), un hybride à très haut potentiel de rendement dans différents environnements.  « C’est un maïs qui possède une bonne flexibilité, un système racinaire, une tolérance au stress, un poids spécifique très élevé et une verdeur automnale supérieurs à la moyenne des hybrides de sa maturité. Il se distingue aussi par sa superbe apparence et par l’intégrité des plants en fin de saison », souligne l’agronome responsable du sud du Québec chez Bayer Crop Science. Pour sa seconde proposition, Stephane Myre suggère le DKC46-40RIB (96/2875 UTM). « Nous l’avons introduit l’an passé, mais par rapport à nos anciennes génétiques et la compétition dans cette maturité, les résultats sont assez phénoménaux. C’est un hybride qui donne de beaux gros épis, dodus, de 18 rangs et cette année, ce n’est pas rare qu’on puisse voir des 20 rangs. La floraison est très hâtive, autour du 15 juillet. Ce qui permet de diminuer les risques associés à des gels hâtifs en fin de saison. » Sa verdeur supérieure en fin de saison, son poids spécifique élevé et la courbe de séchage rapide de son grain font partie des caractéristiques qui distinguent ce nouvel hybride note Stephane Myre. Soulignons que ces deux hybrides sont protégés uniquement contre les insectes aériens.


Pascal Larose – Maizex

Une tige verte, intègre et en santé à l’automne, avec des feuilles de l’épi qui ouvrent rapidement pour favoriser le séchage des grains. Telle est la ligne de conduite adoptée par Maizex dans le développement de ses hybrides de maïs, souligne Pascal Larose, responsable de l’agronomie et de la mise en marché des produits. Comme premier choix, il propose le MZ3505DBR (95/2850 UTM) qui se distingue par son épi uniforme avec un grain profond et une excellente intégrité de la tige à l’automne. « La tige, c’est super important parce que c’est ce qui permet à la plante de rester vivante », insiste Pascal Larose. Comme second choix, l’agronome suggère le MZ3930DBR (99/2950 UTM) qui offre aussi un superbe potentiel de rendement. « Il produit un épi impressionnant, avec un grain très profond. Son excellente tenue permet une récolte tardive à l’automne », fait valoir Pascal Larose. Ces deux hybrides dominent dans leur maturité respective sur le plan du rendement et de la performance du produit.


Cynthia Lajoie – Pioneer

Chez Pioneer, Cynthia Lajoie propose deux hybrides aux extrémités du spectre des unités thermiques. Offrant une protection contre la pyrale, le P7574AM  (75/2150 UTM) se démarque dès son départ au printemps par sa vigueur et sa croissance initiale rapide. « C’est une plante de très grande taille, un choix parfait pour l’ensilage et le maïs-grain. Il possède une excellente stabilité à travers plusieurs environnements et offre une très belle qualité de grains, parfait pour les marchés de l’est de Québec. Dans une maturité comme celle-là, la qualité du grain est un enjeu et cet hybride devient intéressant pour ces producteurs situés dans les régions limites », souligne l’agronome. À l’autre bout du spectre, Cynthia Lajoie propose le P9823Q (98/2925 UTM) qui est « un nouveau maïs au rendement agressif qui nous a épatés en 2021 par la stabilité de sa performance à travers les environnements. Il possède une bonne croissance hâtive, ce qui lui permet de se démarquer dans plusieurs systèmes de production. Sa stature et sa verdeur en fin de saison en font également un excellent choix pour l’ensilage », note la représentante de Pioneer. Cet hybride offre une protection contre la pyrale et la chrysomèle. 


Pierre Boireau – SAATBAU

Directeur vente et développement chez Saatbau, Pierre Boireau présente deux nouveautés pour la saison 2023 : l’ALETTO (2625 UTM) et l’ISANTO (2325 UTM). « L’ISANTO, c’est la nouvelle référence dans les hybrides hâtifs avec une floraison précoce et un très haut potentiel de rendement », s’avance-t-il, en spécifiant sa vigueur de départ, sa bonne tenue et son poids spécifique élevé. « C’est le compagnon idéal du MARCAMO (2300 UTM) qu’on vend aussi beaucoup. » Du côté de l’ALETTO, Pierre Boireau parle d’un hybride qui a obtenu la meilleure note de rendement aux essais du RGCQ en 2023 dans sa série avec un score de 113 %. « Il a une remarquable émergence et une vigueur hâtive. C’est un maïs court avec des racines très profondes combinées à une excellente stabilité. Les conditions idéales pour un nombre accru de plantes par hectare. » S’adaptant à tous les types de sols, mais performant particulièrement dans ceux offrant le meilleur potentiel, l’ALETTO produit un grain denté corné à dessiccation rapide à l’automne, note Pierre Boireau. Les deux variétés sont offertes en conventionnel ou en bio.



Jean-François Foley – Semences Pride

Directeur agronomie Montérégie pour Semences Pride, Jean-François Foley propose pour la prochaine saison « deux chevaux de course » qui offriront les meilleurs rendements dans leur gamme de maturité à condition qu’on leur offre un environnement idéal : bonne fertilisation, bon sol. Dans le cas du A5977G8 (90/2750 UTM), l’agronome n’hésite pas à parler d’un nouvel hybride qui fera tourner les têtes. « Il possède les qualités que tout producteur de maïs-grain recherche : une levée et une émergence impeccables, sur tous les types de sols, et une excellente tolérance aux maladies. C’est un meneur dans les parcelles et dans les champs », fait valoir Jean-François Foley. Pour le A6566G8 (95/2850 UTM), le représentant de Semences Pride parle d’un tout-terrain qui sèche rapidement, polyvalent pour tous les types de sols. « Dans la même gamme, on a le 6572 et le 6585, dans ces trois-là, c’est le 6566 qui va aller chercher le maximum de rendement dans les meilleures conditions. » Soulignons que les deux hybrides proposés offrent une protection contre les insectes souterrains et aériens. 


David Proulx – Semences RDR

Des clients qui s’approvisionnent chez Semences RDR sont à l’origine d’une belle histoire avec l’hybride Devour (82/2450 UTM) proposé par David Proulx, le patron du semencier basé à Nicolet. « Au départ, il était destiné pour faire du maïs à ensilage, mais après que quelques producteurs l’ont eu laissé aller, ils se sont aperçus qu’il faisait un très bon maïs-grain et qu’il donnait un excellent rendement. C’est pour ça que DeDell, qui donne des numéros à ses maïs-grains, a gardé le nom de Devour », raconte-t-il. L’hybride se caractérise par ses épis semi-flexibles, son excellente vigueur au semis et son excellente digestibilité en ensilage. Comme second choix, David Proulx suggère le DL3190 (91/2750 UTM). « C’est un nouvel hybride qui s’insère bien pour remplacer l’hybride phare qui était le 1960 dans cette unité d’UTM. Le 1960 a été un hybride fort de la compagnie pendant de nombreuses années, mais celui-ci a une tige plus forte, avec de plus fortes racines. » Hybride de grande taille et à épis flexibles, le DL3190 se démarque par ses départs canons fait valoir le semencier. Comme tous les produits de DeDell, ces deux hybrides sont évidemment sans OGM.


Lisanne Émond – Brevant

Agronome de territoire chez CortevaAgriscience, Lisanne Émond propose tout d’abord un hybride introduit à petite échelle en 2022 : le B85V67AM (85/2450 UTM), « C’est un hybride avec un gros potentiel de rendement pour sa maturité. Il présente une belle agronomie avec une tenue de la tige et des racines supérieure à la moyenne. Ce n’est pas un hybride qui va être problématique », souligne-t-elle. Comme second choix, Lisanne Émond suggère le B96H83AM (96/2850 UTM), un hybride qui allie sécurité et performance. « On l’a introduit en 2020. L’année suivante, on a eu un acrage assez important avec cette nouveauté et il a très bien performé dans les conditions connues en 2021. Au niveau agronomique, c’est un hybride pas de soucis. Je donne souvent l’exemple des chevaux de trait qui sont plus sécuritaires et avec qui on va gagner le long run. Puis, on a les chevaux de course qui sont des hybrides super performants, mais qui vont être plus sensibles. Le B96H83AM est performant à tous les niveaux. C’est comme un cheval de course avec les belles qualités des chevaux de trait. » Notons que les deux hybrides sont dotés de la technologie AM (AcreMax) qui contient le gène Bt de protection contre la pyrale et autres insectes et de tolérance au glyphosate et au glufosinate.


Brigitte Lapierre – DLF Pickseed

Chez DLF Pickseed, Brigitte Lapierre propose dans un premier temps le PS2991VT2P (97/2950 UTM), un nouvel hybride maïs-grain très prometteur dans la gamme tardive du semencier. Présentant une excellente solidité de la tige et des racines avec un léger port dressé qui aide à retenir l’eau nécessaire pour le plant, il est idéal pour les producteurs qui « cherchent du rendement élevé avec du grain qui sèche vite », vante l’agronome. Comme c’est un VT2P, il faut éviter de faire un retour maïs sur maïs rappelle-t-elle. Comme second choix, la représentante de DLF Pickseed suggère le PS2955GSX (99/2975 UTM). Hybride qui se démarque depuis trois ans, il procure un excellent rendement, un poids spécifique élevé et une santé du plant impeccable fait valoir Brigitte Lapierre. « C’est un plant de hauteur moyenne avec un épi semi-déterminé qui se remplit jusqu’au bout. Même dans les taux de semis élevés, il va se remplir jusqu’au bout quand c’est bien fertilisé. Même dans les sols difficiles, il pouvait aller jusqu’à 20 rangs. Il peut être placé dans plusieurs environnements et performera très bien. En 2019 dans nos parcelles, il y a eu de gros vents et c’était le seul à tenir encore debout », souligne l’agronome.


Alexandre Provost – Windfield United / Croplan

Directeur de compte chez Windfield United, Alexandre Provost propose tout d’abord le CP2585VT2P (85/2625 UTM). « C’est une nouveauté fort prometteuse pour nous avec sa vigueur printanière très impressionnante. De plus ses caractéristiques agronomiques assureront des rendements très intéressants dans les environnements à fort potentiel. » Il insiste sur l’importance d’avoir un sol riche et bien drainé pour maximiser le rendement de cet hybride. « C’est un maïs qui répond bien à l’azote », précise-t-il. Comme second choix, Alexandre Provost suggère le CP3720TRE (97/2900 UTM). « Nous l’avons lancé l’an passé et il s’est démarqué sur deux plans. Il a tout d’abord une floraison hâtive, ce qui lui procure un excellent séchage à l’automne. Il est aussi impressionnant avec un super bon poids spécifique et une très bonne vigueur au printemps. » Cet hybride est doté du gène TRECEPTA, ce qui lui procure une bonne défense contre le ver-gris occidental des haricots (VGOH) qu’on voit de plus en plus dans les champs note le représentant de Windfield United.


Ce texte provient du cahier Grains publié dans La Terre de chez nous du 19 octobre 2022