Actualités 19 février 2019

Des cours d’espagnol de plus en plus populaires

L’embauche grandissante de travailleurs étrangers temporaires (TET), notamment par les producteurs laitiers, a fait exploser la demande pour des formations de base en espagnol un peu partout dans la Belle Province

C’est particulièrement vrai au Centre-du-Québec où l’on a démarré lors des derniers mois des cours d’espagnol pour huit groupes de 15 à 20 producteurs. « C’est notre année record, explique Guylaine Martin, répondante au Collectif en formation agricole du Centre-du-Québec. Nous formons toujours une ou deux cohortes par année, mais cette année, c’est exceptionnel. »

Les formations de 35 heures, réparties sur 10 semaines dans différentes municipalités de la région, sont aussi adaptées aux besoins spécifiques de chaque type de production. Cette année, on a même créé de toutes pièces un cours de niveau intermédiaire pour les producteurs souhaitant améliorer leur maîtrise de l’espagnol.

Nouvelle réalité

Derrière cette hausse se cache une nouvelle réalité : après les maraîchers, les producteurs laitiers se tournent eux aussi progressivement vers des TET.

Daniel Pellerin est l’un d’eux. L’agriculteur de Sainte-Sophie-d’Halifax au Centre-du-Québec a accueilli un employé guatémaltèque l’automne dernier alors même qu’il suivait une formation en espagnol. « Ça m’a donné la base pour communiquer avec lui, explique-t-il. Il y a des limites à ce que peut faire Google Traduction. » Le constat est le même du côté d’Anne-Marie Lemay, de Sainte-Élizabeth-de-Warwick, qui a pris part aux cours avec son conjoint. « Je les recommande vraiment, dit-elle. Lorsque tu accueilles bien ton travailleur, il va être prêt à bien s’investir. »

Selon le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec, le nombre d’exploitations ayant embauché un TET est passé de 90 en 2017 à 140 l’an dernier. Une hausse essentiellement attribuable au secteur laitier, d’après l’organisme.

Estrie et Abitibi aussi

Dans une moindre mesure, le phénomène déborde ailleurs au Québec. En Estrie, où l’on offre les cours depuis l’an passé, on a lancé cette année deux groupes plutôt qu’un seul. Selon le Collectif régional en formation agricole de l’Estrie, cette augmentation serait principalement due à l’intérêt des producteurs laitiers.

Du côté de l’Abitibi, où l’on donne des cours d’espagnol adaptés aux agriculteurs pour la première fois, la proposition a été si populaire qu’il a fallu placer 3 des 23 personnes inscrites sur une liste d’attente. Une partie des participants a pu suivre ses cours à distance via la plateforme Zoom. Selon Pascal Rheault, président de la Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue, plus d’une vingtaine d’exploitations de la région ont manifesté un intérêt pour accueillir des TET depuis un an. « C’est un phénomène nouveau ici que l’on observe depuis deux ans », dit-il.