Page conseils 8 mai 2024

Médicaments périmés à la ferme… que faire?

La gestion des déchets pharmaceutiques peut parfois devenir un casse-tête pour de nombreux producteurs. Saviez-vous que votre médecin vétérinaire doit promouvoir la protection et l’amélioration de la santé publique et de la qualité de l’environnement? Notamment, dans l’exercice de sa profession, il a l’obligation de collaborer à la récupération sécuritaire des médicaments périmés ou inutilisés, pour fins de destruction.

La toxicité de ces produits sur la santé et sur l’environnement varie selon leur nature. À cet effet, les déchets pharmaceutiques sont divisés en deux catégories, soit les déchets pharmaceutiques dangereux et les déchets pharmaceutiques non dangereux. Les établissements vétérinaires doivent donc disposer de leurs déchets pharmaceutiques par l’intermédiaire d’une entreprise autorisée à éliminer ce type de déchets selon les règlements applicables.

Il est fort probable que votre médecin vétérinaire offre ce service à sa clientèle. Pourtant, cela ne signifie pas qu’il est dans l’obligation de récupérer les déchets pharmaceutiques que vous lui apportez ni qu’il doit absolument se déplacer à la ferme pour vous en libérer. Par son obligation de collaboration, il doit toutefois vous soutenir et vous donner les informations nécessaires pour vous en débarrasser sécuritairement.

Des médicaments laissés à la ferme avec modération 

Un médecin vétérinaire doit également faire preuve de précaution concernant la quantité de médicaments laissés à la ferme. En règle générale, la remise de 30 jours ou moins de traitement constitue une saine pratique. Cette règle s’appuie sur trois objectifs d’intérêt public, à savoir la nécessité de : 

  • limiter les quantités de médicaments en circulation auprès du public;
  • prévenir le gaspillage de médicaments si le traitement doit être modifié; 
  • permettre une surveillance de la thérapie médicamenteuse.

De cette façon, il est possible de limiter la quantité de produits inutilisés, périmés et retournés et ainsi simplifier une partie du casse-tête. Toutefois, inévitablement, des produits seront éventuellement inutilisés ou atteindront leur date de péremption et devront être détruits. Ils ne peuvent pas être revendus ou être utilisés. Il est particulièrement important que les médicaments soient éliminés de manière appropriée afin d’éviter toute contamination environnementale et pour la sécurité de tous, animaux et humains. En attendant la récupération, les déchets pharmaceutiques doivent être :

  • conservés dans des contenants rigides, scellés, étanches et résistants à la perforation; 
  • clairement identifiés;
  • entreposés dans un endroit hors d’atteinte des enfants, du bétail et des animaux de compagnie. 

Quelles sont les autres options? 

Certaines municipalités et certains corps policiers locaux offrent également des programmes de récupération. Ces programmes proposent des moyens sécuritaires et faciles de se défaire de médicaments et de produits de santé naturels inutilisés et périmés. 

Au Canada, l’organisme AgriRÉCUP, une organisation de l’industrie, sans but lucratif, vouée à la responsabilité environnementale par le biais d’une valorisation adéquate des déchets agricoles, procède aussi à leur collecte. Au Québec, la prochaine collecte de l’organisme n’aura lieu qu’à l’automne 2026. Il est donc important de vérifier les options avec votre médecin vétérinaire et, surtout, de conserver les déchets de façon sécuritaire en attendant la collecte pour éviter tout incident.