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Avoir une vache gestante est parfois laborieux en production laitière. Le diagnostic positif d’une gestation peut d’ailleurs être terni par la présence de jumeaux. Cette dernière augmente considérablement les risques de plusieurs problèmes : mortalité embryonnaire, avortement, vêlage précoce, dystocie, rétention placentaire, mortinatalité, faible valeur des veaux, déplacement de caillette et diverses maladies métaboliques.
De plus, à la suite d’un vêlage de jumeaux, le jour moyen de conception est plus élevé et le risque d’avortement subséquent est accru. En moyenne, une vache ayant vêlé de jumeaux au moins une fois a tendance à demeurer moins longtemps dans le troupeau que les autres.
Tous ces problèmes ont des répercussions financières, que ce soit par un retard de conception, une perte de lait, des coûts de médicaments ou une réforme prématurée. Une étude américaine évalue les pertes financières à 225 $US par gestation gémellaire.
Les informations amassées depuis plusieurs décennies concernant les naissances de jumeaux indiquent une constante augmentation de l’incidence. Il est maintenant admis que la fréquence de ces naissances s’établit au-dessus de 5 à 6 % pour la race Holstein.
Facteurs favorisant les gestations gémellaires
Plusieurs facteurs expliquent l’établissement de gestations multiples. Le niveau de production laitière est un des plus marqués. Plus la vache produit de lait, plus son métabolisme est actif et plus elle dégrade la progestérone produite par le corps jaune. Or, en présence d’une plus faible concentration en progestérone, la vache a tendance à produire plus de doubles ovulations qui accroissent les risques de jumeaux. Pour cette même raison, le type et la façon d’appliquer les protocoles de reproduction ont une influence sur l’incidence d’ovulations multiples. Les protocoles favorisant un niveau élevé de progestérone pendant la croissance folliculaire diminuent les risques de gestation gémellaire.
Parmi les autres facteurs contribuant à la présence de jumeaux figurent la génétique, l’alimentation et la photopériode. Bien que les explications physiologiques ne soient pas toutes connues, il demeure que ces éléments ont une influence sur la fréquence de jumeaux.
Le type de gestation de jumeaux est un autre élément important à considérer. L’utérus des bovins étant composé de deux cornes utérines, les jumeaux peuvent s’établir dans une seule corne (gestation gémellaire unilatérale) ou un par corne (gestation bilatérale). Ce détail peut sembler anodin, mais il revêt une importance lors du diagnostic de gestation. En effet, les risques et les conséquences sont décuplés lors de gestations gémellaires unilatérales. On estime que 35 % des gestations gémellaires unilatérales entraîneront une mortalité embryonnaire précoce (entre 28 à 90 jours). Lorsqu’elles sont bilatérales, le risque est seulement à 8 %.
L’échographie demeure la méthode diagnostique définitive pour constater la présence de jumeaux. En plus de confirmer la viabilité, elle permet de catégoriser le type de gestation gémellaire.
Dans un prochain article, nous aborderons les décisions possibles lors d’un diagnostic de gestation gémellaire.
L’importance du diagnostic Bien que peu d’actions concrètes existent pour empêcher les gestations gémellaires, le choix de la stratégie de reproduction peut avoir une influence significative. Le diagnostic des gestations gémellaires est important pour être capable d’appliquer des actions de régie minimisant les risques de conséquences négatives. |
Dr Beausoleil Lauzon, m.v., collaboration spéciale