Avant de discuter de gourmands, savez-vous que la tomate est le fruit le plus cultivé au Québec? Tout le monde essaie d’en planter. Que ce soit
en pleine terre, sur un balcon ou directement dans la plate-bande, tous les endroits au soleil sont bons pour elle. Je vais arrêter de parler de ce merveilleux fruit; la faim me gagne. Revenons à nos moutons… euh, nos gourmands!

Les gourmands doivent être enlevés au fur et à mesure. Photo : Shutterstock

Ici, je ne parle pas de gourmandise, même si à voir mon allure, vous devez bien vous douter que je suis légèrement gourmande. Non, je parle de gourmands de tomates. Les vieux par chez nous disaient : « On va échetonner les tomates! » 

Ben oui, déjà en ce temps-là, on enlevait les gourmands. De nos jours, il y a ambiguïté. Certains horticulteurs disent de les laisser; d’autres, comme moi, de les enlever. Mais qui a raison?

Je vous dirais les deux. Dans les deux cas, vous aurez des tomates. Mais c’est la quantité et la grosseur qui changera. Je m’explique.  

La tomate vient d’Amérique du Sud. Dans sa tête de tomate, si j’ose parler ainsi, elle ne craint pas les gelées de l’automne, car il n’y en a pas d’où elle vient. Son but premier est de se marcotter au sol. Ben oui! À l’origine, la tomate court sur le sol et fait des racines le long des branches qui touchent le sol. Elle aime faire beaucoup de feuilles et de branches. On ne peut pas la juger : dans le fond, elle respire par les feuilles, ou plutôt par les stomates sur ses feuilles.

Au jardin, c’est différent. On la tuteure pour éviter que ses fruits touchent le sol et pourrissent. Mais qu’est-ce qu’un gourmand? C’est une branche latérale qui se développe à la naissance d’une feuille le long du tronc principal. Souvent, elle va pousser de près de 30 cm avant de faire une grappe de fleurs. Toute l’énergie qu’elle met pour grandir, elle ne la met pas pour faire des grappes de tomates.  

Si vous enlevez les gourmands au fur et à mesure qu’ils apparaissent, il va se faire des grappes de fleurs sur le tronc principal, environ tous les 10 cm.  

Une tomate atteinte du « syndrome de la face de chat ». 

Donc plus de fruits et surtout, moins d’espace pris au jardin. Mais attention, il faut les enlever au fur et à mesure. Si vous le faites quand les gourmands sont déjà bien installés, vous risquez de stresser votre plant et d’obtenir des fruits avec le « syndrome de la face de chat ». On reconnaît facilement celui-ci par des tomates déformées.

Si votre plant de tomates vous fait une branche au bout d’une grappe de fleurs, coupez-la. Ainsi taillé, le plant tentera de faire des branches ailleurs que sur le tronc, comme disait mon père. Elle est rusée, la tomate.

Fin août, coupez-lui la tête pour permettre aux fruits qui sont déjà sur le plant de grossir avant les gelées. Des grelots, à moins d’être un adepte du ketchup vert, on n’en veut pas.

Là-dessus, bon jardinage!