Un parcours atypique

Natif d’une ferme, j’ai rapidement été initié au milieu agricole. Nous avons dû quitter la campagne lorsque j’avais six ans, mais mon intérêt pour la terre est resté ancré bien solidement. J’ai amorcé mes premières expériences dans l’entreprise familiale exploitée par mon oncle et mon grand-père à 12 ans. Jusqu’à mes 16 ans, j’y ai acquis plusieurs compétences et beaucoup d’autonomie. À la sortie du secondaire, c’était clair dans ma tête que mes études seraient liées à l’agriculture.

J’ai entamé ma technique en gestion et technologies d’entreprise agricole à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), campus de Saint-Hyacinthe. Étant une relève non apparentée, j’ai été démotivé par le manque de ressources et d’encadrement dans mon processus de démarrage et j’ai abandonné la formation après ma première année. Je me suis dirigé sur le marché du travail. J’ai rejoint la formidable équipe de G. Tanguay & Fils, une ferme de grandes cultures. Je me permets de mentionner leur nom, car c’est avec eux que j’ai le plus évolué, d’un point de vue tant personnel que professionnel.

Durant mes trois années dans cette entreprise, j’ai décidé de réorienter ma carrière. J’ai obtenu un diplôme d’études professionnelles (DEP) en électricité. Il m’a fallu presque deux ans avant de vraiment réaliser que j’avais un manque à combler, celui de vivre de l’agriculture. J’ai alors fait appel à l’équipe de L’ARTERRE.

C’est après plusieurs tentatives que j’ai enfin trouvé ma place, dans une entreprise laitière caprine déjà bien établie depuis plusieurs années ayant la capacité d’introduire une relève, dans une relation de confiance s’est rapidement installée entre Christian, Ginette (les propriétaires) et moi-même.

Après un an, nous sommes présentement dans les démarches d’un transfert d’entreprise graduel. La ferme compte actuellement 450 chèvres laitières pour près de 700 têtes. J’ai la chance d’avoir un excellent mentor qui s’implique et qui me soutiendra tout au long de mon établissement. Malgré le fait que je ne suis pas encore actionnaire, je me sens déjà bien intégré dans l’entreprise. 

Durant la dernière année, j’ai effectué une reconnaissance des acquis en production animale, ce qui m’a permis d’obtenir mon DEP, et j’ai aussi démarré des études en gestion agricole à temps partiel. 

Dire que mon parcours atypique a été facile serait de mentir, mais il est d’autant plus gratifiant de dire que j’en suis au dénouement.  


En collaboration avec la Fédération de la relève agricole du Québec