D’un projet de microentreprise à une économie circulaire

Savoir exercer le métier d’agriculteur, c’est savoir s’adapter aux changements et savoir se réinventer. C’est ce que six groupes d’étudiants ont réalisé ces ­dernières semaines en se consacrant à la production d’un plan d’affaires et à la réalisation de microentreprises, tout en tirant parti de ce qui les entoure. 

Cette expérience pédagogique fortement enrichissante pour nos étudiants leur a permis de découvrir les enjeux du démarrage d’une entreprise, de la création d’un plan d’affaires jusqu’à la vente des produits.

Afin de mettre en valeur le lait de la ferme-école, un premier groupe a lancé La Laiterie du P’tit lait en proposant une gamme de produits laitiers à saveur locale et écoresponsable. En plus de transformer le lait de la ferme, ils ont su valoriser les déchets de la fromagerie en substituant le lactosérum à une partie du liquide pour produire des sorbets. 

Un deuxième groupe d’étudiantes a créé Crunch & Pleurotes, une microentreprise qui vise la production de deux cultures en serre : le pleurote en forme d’huître et le concombre libanais. Ce projet a permis à ces étudiantes de développer de nombreuses qualités entrepreneuriales comme la capacité à anticiper et à envisager des solutions innovantes, à développer leur capacité à communiquer clairement et efficacement et à ­travailler en équipe. 

Cookies’N’Beef est la troisième microentreprise créée. Elle a pour but d’élever des bovins de race Galloway et de vendre différentes découpes de cette viande reconnue pour sa tendreté et légèrement persillée. Les étudiants ont ajouté des résidus de biscuits d’une boulangerie locale qui n’étaient pas vendus pour la consommation humaine, contribuant ainsi à la diminution du gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire. 

La quatrième microentreprise, Les petits bœufs, a pour mission d’élever et de vendre deux bovins de races Wagyu et Charolais. L’objectif a été de comparer la rentabilité des deux races en considérant le gain moyen quotidien et la ­qualité des deux viandes respectives. 

Ces deux derniers projets ont incité certains étudiants en bovin de boucherie à introduire dans leur plan d’établissement un volet marketing direct avec un kiosque à la ferme pour leur viande de boucherie. 

La cinquième microentreprise, Shawn le mouton, a consisté à engraisser six agneaux lourds, dont trois ont reçu une ration complémentée avec des fruits et légumes variés pendant une durée de cinq semaines et trois autres qui ont reçu seulement la ration de base, composée d’orge produite localement et de supplément protéique. Les pièces de viande telles que côtelettes, carrés, saucisses, sauce à spaghetti et souvlakis sont vendues au magasin général de l’Institut. Lors de la production, chaque étudiant a eu la responsabilité de gérance pendant une semaine, c’est-à-dire la tâche d’encadrer les ouvriers, de les évaluer et de ­traiter les factures afin de produire les états financiers du projet. 

Le dernier projet a été baptisé ROSSBEC et a consisté à élever et à vendre les découpes de 200 poulets de chair sur une période de cinq semaines. Les étudiants ont sélectionné une race à croissance rapide, soit la Ross-308. Les dimensions sociale, économique et environnementale du développement durable ont toutes été mises de l’avant dans ce projet. Le bien-être animal est aussi important dans la dimension sociale de l’agriculture durable. Les étudiants ont installé des perchoirs dans les parquets qui contribuaient à développer des ­comportements naturels chez les oiseaux. L’aspect économique a plutôt été incarné par le choix des fournisseurs situés localement. Finalement, le fait de ne pas utiliser d’antibiotique sur les ­poulets a été un facteur favorisant l’agriculture durable. 

Cette expérience pédagogique fortement enrichissante pour nos étudiants leur a permis de découvrir les enjeux du démarrage d’une entreprise, de la création d’un plan d’affaires jusqu’à la vente des produits. Cela suggère également à la relève une avenue de diversification à la ferme par un autre mode de production, soit le mode biologique versus le mode conventionnel.