Chronique CQPF 23 août 2023

Réussir son implantation autrement

Avec l’arrivée du mois d’août, les heures d’ensoleillement intenses diminuent et les nuits sont plus fraîches. Les conditions sont donc souvent exceptionnelles pour établir des prairies. Les graminées, comme les légumineuses, bénéficient grandement de ce temps de l’année pour s’établir avec beaucoup de succès. Les mauvaises herbes annuelles étant moins propices aux infestations à cette période de l’année, c’est une stratégie à utiliser dans le cas où les établissements printaniers seraient fortement affectés par les adventices. Il est important de laisser toute la place aux plantes fourragères pour s’établir et de ne pas utiliser de plantes abris pour les semis des plantes fourragères en fin de saison.

Les céréales d’automne et les céréales de printemps récoltées hâtivement offrent de belles occasions pour les semis de fin d’été, à condition d’être bien outillé pour gérer la repousse de battage et les mauvaises herbes vivaces qui auraient pu s’établir au courant de la saison. L’utilisation optimale d’herbicide et le faux semis sont des outils très efficaces pour favoriser le succès d’un semis après la récolte des céréales. Il faut aussi porter une attention particulière aux herbicides utilisés plus tôt en saison et s’assurer que le délai de réensemencement est respecté. Les précédents culturaux de plantes fourragères annuelles, ou les retours de prairies, peuvent aussi permettre des établissements en fin d’été avec une préparation de sol adéquate.

Il faut garder en tête que les plantes doivent avoir le temps de bien se développer avant le gel mortel pour assurer une bonne survie à l’hiver. Il est important de faire la distinction entre la date de semis et la date de levée, car c’est à partir de la date de levée que débute le délai de croissance nécessaire pour la survie hivernale.

Dépendamment des régions du Québec et des espèces implantées, les semis de fin d’été vont s’étaler du début du mois d’août à la mi-septembre. Dans le cas d’une sécheresse en fin d’été, il est parfois préférable de s’abstenir de semer et d’attendre le printemps suivant s’il n’y a pas de prévisions de pluie.

Les semis de fin d’été comportent plusieurs avantages, notamment la moins forte pression des mauvaises herbes, les conditions très favorables aux graminées fourragères et la répartition des travaux au champ.