Chronique CQPF 25 septembre 2023

L’incidence de la cicadelle de la pomme de terre dans les luzernières

La présence de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) s’est intensifiée dans les luzernières depuis quelques années. Dans certaines régions des États-Unis, la CPT peut réduire aussi bien les rendements et la valeur nutritive que la survie hivernale de la luzerne. Cet insecte est également devenu un problème récurrent dans plusieurs régions du Québec, mais il y a peu d’information sur son incidence sur des luzernières locales. Un projet a été réalisé afin d’évaluer les différences de sensibilité à la CPT de variétés de luzerne commercialisées comme étant tolérantes et d’autres, sensibles, ainsi que leur réponse aux applications d’insecticide.

Cinq variétés tolérantes à la CPT et deux qui y sont sensibles ont été évaluées sur deux sites pendant trois saisons. Les variétés étaient traitées ou non avec un insecticide lorsque les populations de CPT atteignaient un seuil cible. Des populations de CPT justifiant l’application d’insecticides ont été observées une année sur trois. Peu de différences ont été observées entre les rendements des variétés tolérantes et celles sensibles à la CPT, les variétés tolérantes ne se démarquant pas. L’application d’insecticide et les fauches ont réduit les populations de CPT. L’application d’insecticides a cependant eu peu d’effets sur le rendement de la luzerne au cours de l’année du semis, même en présence de populations de CPT élevées. Les applications d’insecticides faites au cours de l’année du semis ont cependant eu un effet résiduel lors de la première récolte l’année suivante, lorsque les populations de CPT étaient faibles. Les rendements de luzerne étaient 7 % plus élevés lorsqu’elle avait été traitée l’année précédente. 

Dans les conditions québécoises, pour réduire les populations de CPT et leur effet sur la luzerne, l’application d’insecticides ou une fauche pourraient être des moyens plus efficaces que les variétés commercialisées comme étant tolérantes aux CPT. Étant donné les faibles populations de cicadelles au cours du projet, davantage de données sont nécessaires pour confirmer ces résultats et déterminer l’effet de ces stratégies sur les rendements de la luzerne à long terme.

Ces travaux ont été réalisés grâce au soutien financier du programme Innov’Action, un programme de l’Entente Canada-Québec pour la mise en œuvre du Partenariat canadien pour l’agriculture entre le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).