À coeur ouvert 14 mai 2024

L’utopie agricole du futur

Cette chronique se veut une réflexion utopique sur ce que pourrait être l’avenir en agriculture, si les contextes sociopolitique et socioéconomique devenaient idéaux pour favoriser ce domaine. Ne vous méprenez pas, je ne joue pas à Nostradamus ici; je pense simplement à l’un des scénarios qui pourraient, peut-être, se produire un jour. En espérant que cela vous inspire…

Retour vers le futur : année 2030. Les sécheresses intenses ont eu des conséquences sans précédent sur les cultures, ce qui a induit un problème majeur de sécurité alimentaire. La nourriture a été insuffisante pour approvisionner toute la population mondiale, qui s’élève maintenant à plus de 9 milliards d’êtres humains. Les problèmes de malnutrition, présents auparavant, se font ressentir partout sur le globe. D’un autre côté, la technologie n’a pas cessé d’évoluer et de se perfectionner. L’intelligence artificielle s’est imposée à une vitesse exponentielle et a pris une place prépondérante dans le quotidien des industries et entreprises à la chaîne, remplaçant de nombreux postes de travail. L’État a alors choisi d’investir massivement des milliards de dollars dans des projets pilotes sous forme de nouvelles fermes innovantes, en plus des fermes déjà existantes.

Nous sommes maintenant en 2050. Presque partout sur la planète, des entreprises agricoles nouveau genre sont établies et fonctionnelles depuis plusieurs années.

On retrouve tous types de productions animales et végétales selon les régions et les saisons. Ce sont des fermes de taille moyenne avec comme copropriétaires deux familles ou plus. La ferme est assez grande pour fournir un revenu décent à deux cellules familiales au minimum, mais n’a pas connu trop d’expansion pour surcharger les gens qui y travaillent. Ce modèle d’entreprise à multiples noyaux familiaux permet un horaire 4/3, c’est-à-dire quatre jours de travail suivi de trois jours de congé et ainsi de suite en alternance pour les deux familles. Il en résulte une très bonne conciliation travail-famille et du temps de qualité avec ses proches. Les propriétaires et associés ne se retrouvent plus constamment surchargés et ont le temps de s’arrêter pour prendre soin de ce qui leur est le plus précieux. Les enfants viennent passer du temps à l’étable s’ils le désirent et personne n’est pressé de terminer sa journée de travail.

Dans ces cellules familiales qui se sont multipliées, le taux de séparation et de divorce a chuté drastiquement comparativement aux décennies antérieures, car le stress financier, la surcharge de travail et l’épuisement ont significativement diminué. Par le fait même, la dépression et l’anxiété ne sont plus omniprésentes. Il y a également moins de conflits conjugaux et familiaux, car la santé mentale des individus s’est grandement améliorée et la communication est plus saine.

Le gouvernement est présent et proactif pour soutenir la communauté agricole, car la sécurité alimentaire est devenue la priorité mondiale. L’argent mis dans l’agriculture est considéré comme un investissement de société, et non comme une dépense. La population exprime sans retenue son sentiment de reconnaissance envers les producteurs et productrices, car ils sont les nourrisseurs de la planète.

Dans mon hypothèse utopique, vous me direz qu’il y a bien des choses qui ne sont pas réalistes et que vous pourriez qualifier de « rêve de licorne. » Vous n’avez peut-être pas tort, mais je pense qu’il y a des choses qui sont faisables. Qu’est-ce que nous attendons pour offrir à la communauté agricole toute la reconnaissance qu’elle mérite? Est-ce qu’il faut réellement se rendre au bout de l’apocalypse alimentaire pour que le gouvernement réagisse et investisse davantage en agriculture? J’espère de tout cœur qu’il ne faudra pas attendre jusqu’en 2050 pour voir de tels changements se produire, car ils sont plus que nécessaires. Nul ne sait ce que l’avenir nous réserve, mais il est entre nos mains!  


Besoin d’aide?

Si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Pour l’aide d’un travailleur de rang, contactez le 450 768-6995 ou par courriel [email protected].