À coeur ouvert 6 novembre 2023

Les réseaux sociaux, ou être accessibles en tout temps

Voici un thème bien d’actualité : les réseaux sociaux. Cette chronique est une réflexion sur les impacts et les revers du Web. J’aborderai les réseaux sociaux, mais aussi, plus largement, le fait d’être toujours « branchés ».

Nos ancêtres seraient renversés de voir le fonctionnement de notre société moderne. Aujourd’hui, nos appareils mobiles nous permettent d’être en contact avec le monde entier, de nous tenir informés de l’actualité en temps réel… Et d’être plus productifs au quotidien, il semblerait… Vraiment? Permettez-moi d’en douter. Quand on passe deux heures par jour sur Facebook à défiler notre fil d’actualité, mais qu’on se plaint de ne pas pouvoir prendre quinze minutes pour méditer ou jouer avec notre enfant, il y a de quoi se remettre en question. Saviez-vous que les téléphones intelligents ont une fonction de surveillance du temps d’écran qui calcule le temps passé sur une application? Je vous invite à faire le test pour prendre conscience d’où va vraiment votre temps si précieux.

Le fait de posséder un appareil mobile et d’utiliser les textos, applications Messenger et autres amène aussi un phénomène que l’on peut appeler le « besoin d’instantanéité ». À la minute où on reçoit un message, on se sent obligés d’y répondre sans délai. Mais pourquoi donc? Pour ne pas froisser l’autre personne? Pour ne rien manquer d’important? Pour maintenir un bon statut social? Toutes ces hypothèses sont possibles. Mais il faut comprendre à quel point cela est devenu une charge mentale pour certains. La difficulté de faire la part des choses est encore plus grande pour une personne qui a déjà du mal à mettre ses limites, ou pour un entrepreneur qui, pour le bien de son entreprise, se sent obligé de répondre à tous ses appels et messages. C’est alors très difficile de sortir de cet engrenage. Il faut dès lors travailler sur soi afin d’établir et de faire respecter ses limites. Comme le père d’une collègue a déjà dit : « Appelez-moi juste si la ferme brûle; je vais prolonger mes vacances! »

Concernant les réseaux sociaux, je pourrais en parler pendant des pages. J’ai déjà effleuré le sujet dans une ancienne chronique portant sur le phénomène de voisin gonflable. Des applications comme Facebook, Snapchat et Instagram font désormais partie intégrante de la vie de millions de personnes. On y publie des photos de vacances à la mer, de sorties familiales aux pommes, de couples parfaits, de voitures et de maisons toutes plus magnifiques les unes que les autres, dans l’espoir de récolter de nombreux « like ». Mais, est-ce qu’on publie le « chialage » des enfants tout le long du trajet de vacances? La chicane de couple, avec les cheveux défaits et les yeux bouffis? Le compte de banque qui crie famine depuis belle lurette et le banquier qui nous harcèle? Bien sûr que non, voyons, il faut maintenir une image sociale quasi parfaite! Le problème, c’est que les gens ne sont pas toujours conscients de cette fausse réalité et donc, ils se comparent à ce qu’ils voient sur ces réseaux. Ce phénomène peut amener à se comparer « vers le haut », donc à mieux que soi, ce qui crée souvent un sentiment d’envie envers l’autre et une désillusion envers sa propre vie. Mais on peut également se morfondre, déprimer ou « se pomper » en voyant plein de publications négatives ou agressives.

Je crois qu’il est grand temps de se questionner, de peser le pour et le contre. Est-ce vraiment bon qu’autant de gens soient exposés à notre vie privée? Si vous ressentez le besoin de prendre une distance du Web, je vous recommande fortement le livre Le minimalisme numérique, de Cal Newport. Sinon, n’hésitez pas à me contacter pour en discuter.   


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