J’ai écrit cette chronique pour qu’on comprenne davantage les bases de la relation d’aide ainsi que les aspects fondamentaux du changement. J’espère que cela contribuera à mieux se représenter cet univers et, ainsi, à se positionner par rapport à son propre besoin de soutien, si tel est le cas.

Pour commencer, dans le domaine de la relation d’aide, il y a des conditions préalables que la personne doit démontrer afin d’amorcer une démarche d’aide psychosociale :

-Elle doit reconnaître qu’il y a un problème et en reconnaître les conséquences;

-Elle doit accepter d’en parler ouvertement et avec transparence à l’intervenant(e);

-Elle doit être prête à s’investir pleinement dans le suivi psychosocial et avoir la volonté de fournir des efforts qui la sortiront de sa zone de confort.

Il y a aussi l’aspect non négligeable de l’autoresponsabilisation. C’est-à-dire que pour s’impliquer dans une démarche individuelle, conjugale ou familiale – si l’on veut vivre de réels changements – il faut d’abord être prêt à s’avouer que l’on a une part de responsabilité. Même si l’on croit que c’est l’autre (ou les autres) qui est majoritairement dans le tort, il faut être capable de se dire qu’on a un petit bout qui nous revient dans tout cela. Si l’on est incapable d’affirmer une telle chose, alors il est difficile de penser que l’autre personne fera tous les efforts pour rétablir la situation. Dans n’importe quelle relation humaine, il y a toujours deux personnes au minimum, et jamais une personne n’est responsable à 100 % d’un problème relationnel vécu.

Ensuite, la motivation au changement est grandement influencée par deux autres concepts importants : le degré de malaise et le degré d’espoir. Brièvement, le premier aspect concerne le niveau d’inconfort que la personne ressent par rapport à une situation problématique. Le second aspect concerne le niveau de conviction quant à la possibilité d’un changement, ou en d’autres mots, l’ampleur de l’espoir que sa situation change en mieux. Si les degrés d’espoir et de malaise sont élevés, il y a une forte probabilité que la personne s’investisse adéquatement dans un processus d’aide. Toutefois, s’ils sont faibles, la personne risque de s’investir très peu, car elle ne ressent pas suffisamment d’effets négatifs, ou du moins ceux-ci ne sont pas assez incommodants pour elle, et la personne ne croit pas, au fond d’elle, qu’un changement soit possible. Dans ce cas, le suivi psychosocial risque de ne pas être très fructueux.

Voici les cinq étapes identifiées d’un continuum de changement (cycle de Prochaska) : 

-La précontemplation : la personne ne pense pas avoir de problèmes et elle n’envisage pas de changer de comportement.

-La contemplation : la personne commence à vivre de l’ambivalence et envisage un changement de comportement, elle en pèse le pour et le contre.

-La préparation : la personne se sent prête à s’engager dans l’action dans un futur proche, elle détermine des décisions et commence à les mettre en place dans le temps.

-L’action : le changement est engagé vers des modifications du style de vie. Les difficultés rencontrées sont importantes, donc le soutien et l’encouragement sont nécessaires.

-Le maintien ou la rechute : la personne maintient l’adoption du nouveau comportement adéquat et demeure prudente pour ne pas retomber dans le vieux pattern. Toutefois, la rechute est possible et fait partie du processus normal de changement.

Enfin, rappelons-nous que le changement part de soi et que malgré toute l’aide externe dont on peut bénéficier, il faut que la volonté puisse habiter notre cœur si l’on veut améliorer notre vie.  


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