À coeur ouvert 1 décembre 2023

Être un bon leader, ce n’est pas donné à tout le monde

On le dit souvent : pour être en agriculture, il faut savoir porter plusieurs chapeaux. En plus d’alterner entre divers métiers (vétérinaire, agronome, mécanicien, etc.), celles et ceux qui travaillent en famille ou qui emploient des travailleurs portent les rôles de fils, de frère, de conjoint, de collègue et celui de patron. Ce dernier rôle est un peu ingrat, avouons-le. 

En agriculture comme ailleurs, les gens sont susceptibles d’être appelés à collaborer avec un employeur possédant peu de compétence sur le plan du leadership. 

Olivier Schmouker, chroniqueur dans la revue Les affaires  porte un regard intéressant sur la place occupée par les leaders peu compétents. Il décrit, entre autres, que ceux-ci peuvent avoir un avantage vis-à-vis des gens compétents grâce à l’effet de Dunning-Kruger, qui se caractérise par le fait que dans certains cas, ces personnes sont incapables de reconnaître leur incompétence. Cela amène ces gens à surestimer leurs compétences et à avoir un niveau de confiance en soi plus élevé. Toujours selon Schmouker, « c’est carrément l’inverse du syndrome de l’imposteur », qui entraîne souvent un faible niveau de confiance en soi, puisque ces personnes ont une vision biaisée et plutôt négative d’elles-mêmes.

Il est évident que le concept de compétence est différent de celui de la confiance en soi, bien que les deux soient interreliés. En effet, le fait de mettre ses compétences à profit au quotidien permet de vivre des réussites, lesquelles influencent de manière positive le niveau de confiance d’un individu. Néanmoins, certaines personnes peu compétentes dans un domaine « x » ou « y » démontrent une grande confiance en elles. Pourquoi? Parce que l’être humain a tendance à croire que sa vision de la réalité est juste et qu’elle constitue l’unique vérité possible, ce qui l’incite à se surestimer. 

Les recherches de Luthans et Associés ont porté sur la raison pour laquelle on trouve plusieurs mauvais dirigeants au sein de la société actuelle. Leurs résultats sont pour le moins intéressants.

Tout indique que les mauvais dirigeants « sont souvent choisis de par leur faculté à se rendre visibles et non du fait de leurs performances en matière de leadership ».

Une fois cela établi, que peuvent faire les équipes de travail devant une situation impliquant un leader peu compétent? Déjà, il ne faut pas perdre de vue que pour qu’une situation évolue, une des deux parties doit changer sa position. Comme dans d’autres situations où jouent les relations interpersonnelles, on ne s’en sort pas sans communiquer, et cela peut se faire en faisant appel à une personne neutre. Il peut être difficile de nommer ses limites et ses besoins devant un leader peu compétent, mais ne pas le faire, c’est se faire violence à soi-même. L’utilisation de la balance décisionnelle peut aider à identifier et à mesurer les avantages et les inconvénients à rester dans ce type de relation et de climat de travail. 

Pour vous, chers patrons, nous vous invitons à sonder le terrain auprès de vos employés. Se sentent-ils bien au travail? Prenez-vous suffisamment le temps de les écouter et d’entendre leurs besoins? Les auteurs Sherman et Hogan indiquent qu’un bon leader repose ses assises sur six piliers : l’intégrité, la compétence, le jugement, la vision, l’humilité et la persévérance. Documentez-vous et informez-vous au sujet du leadership positif. L’investissement n’aura d’égal que la satisfaction de votre équipe et la performance de votre entreprise!  


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