Chaque jour, je vois des gens passionnés et résilients qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour leur entreprise, ­malgré toutes les difficultés rencontrées. Cela m’émeut et me touche profondément, et cela donne du sens à mon métier de travailleuse de rang. C’est ce qui m’a inspiré cet hommage à nos producteurs et productrices.

Éloge à nos nourrisseurs qui bravent le froid mordant et la chaleur extrême, les tempêtes hivernales à ne plus voir ni ciel ni terre, les canicules, les orages et les pluies torrentielles, afin de prendre soin du troupeau, d’entretenir les bâtiments, de cultiver les sols, bref, de faire ce qu’il y a à faire. Nos nourrisseurs qui n’ont d’autres choix que de composer avec les caprices de mère Nature et apprennent à s’adapter habilement aux variations climatiques.

Éloge à nos nourrisseurs qui n’hésitent pas à repousser ou même sauter un repas, à veiller tard ou à passer une nuit blanche afin de prendre soin d’une bête malade. Qui ­s’occupent de leur troupeau du mieux qu’ils le peuvent et le chérissent au plus haut point. Qui ne font pas de compromis sur la régie de leur élevage et font tout en leur pouvoir pour en assurer le bien-être. Qui n’hésitent pas à faire passer le ménage de la maison en dernier, afin que la ferme soit quasi impeccable!

Éloge à nos nourrisseurs qui trouvent des moyens de réduire les dépenses au maximum pour continuer à faire tourner ­l’entreprise, et ce, malgré les difficultés financières et les moments de découragement face à l’inflation fulgurante qui complexifie encore davantage ce métier.

Éloge à nos nourrisseurs, nos acériculteurs qui connaissent des années plus que variables dans les rendements, et qui ­poursuivent malgré tout. Ces gars et ces filles de sirop ­résilients qui rentrent dans la cabane le jour et n’en ressortent pas tant que la bouilleuse n’a pas vidé tous les bassins, et que le lavage n’est pas terminé… le lendemain matin.

Éloge à nos nourrisseurs qui font le tour de l’horloge plus d’une fois pour arriver à finir cette fameuse coupe de foin avant qu’il ne pleuve. Qui mangent à la « va-vite » dans le ­tracteur (quand ils mangent) après que la conjointe soit venue leur porter le lunch au milieu du champ.

Éloge à nos nourrisseurs qui, malgré toute la surcharge de travail quotidienne et les heures trop peu nombreuses dans une journée, prennent le temps de jouer avec leurs enfants et font de la place aux moments de qualité avec leur progéniture et leur douce moitié.

Éloge à nos nourrisseurs qui s’impliquent dans la communauté agricole pour rendre possibles les expos, les tournois de golf, les marchés publics, les groupes de relève, les mentorats et toute autre activité. Qui permettent de diminuer un peu cet isolement social qui touche souvent la population agricole.

Éloge à nos nourrisseurs qui persistent à choisir ce métier jour après jour malgré la déprime, le stress, les conflits de couple et de famille, les défis de communication, les ­blessures physiques et psychologiques, les doutes, les craintes, les remises en question. Éloge aussi à ceux qui choisissent de se choisir comme humain et de prendre une décision pour leur bien-être mental, de quitter la production et de vendre la ferme avant de perdre la vie dans cette ferme.

Éloge à nos nourrisseurs qui doivent faire preuve d’une énorme polyvalence et constamment s’improviser ­menuisier, plombier, électricien, mécanicien, vétérinaire, afin de se débrouiller dans les imprévus et les urgences.

Enfin, une mention spéciale aux intervenants agricoles. Éloge à ces gens de cœur qui sont là pour écouter, conseiller, soutenir, orienter, dépanner, encadrer, rassurer et aider nos nourrisseurs, dans les bons et moins bons moments.

Producteurs, productrices et intervenants, intervenantes agricoles, un sincère merci pour tout ce que vous faites.  

Soumettez votre témoignage en toute confidentialité : 
[email protected] ou 1 877 679-7809
555, boulevard Roland-Therrien, bureau 100
Longueuil (Québec) J4H 3Y9
Pour une aide d’urgence : 1 866 APPELLE (277-3553).
Pour l’aide d’un travailleur de rang : 450 768-6995.