À coeur ouvert 3 juillet 2018

À la rescousse d’un proche aidant

Dans une entreprise agricole, est-il possible d’être un proche aidant sans le savoir? La réponse est oui, selon ce que me confie Julie Martin, agente de développement pour l’organisme L’Appui, qui vient en aide aux proches aidants de personnes aînées.

Le Regroupement des aidants naturels du Québec définit ceux-ci comme étant « des gens qui assurent volontairement des soins et des services sans rémunération à quelqu’un de leur entourage ayant une incapacité temporaire ou permanente (accident, handicap, maladie, vieillissement, etc.) et avec qui ils ont un lien affectif (père, mère, conjoint, enfant, frère, sœur, voisin, ami, etc.) ». Puisque la famille compose en grande partie le milieu de l’agriculture, il n’est pas surprenant de constater que l’un des membres du couple agisse comme proche aidant de son partenaire ou encore qu’un enfant s’occupe de son parent qui vieillit, mais qui souhaite demeurer à la ferme. Les tâches de la personne qui offre son assistance sont variées, mentionne Julie. Parmi celles-ci, « préparer les repas, faire diverses commissions, assurer de l’accompagnement lors des rendez-vous médicaux, gérer la paperasse administrative, offrir un soutien moral et veiller aux soins personnels ». Dans un contexte agricole, il est possible que les gens aient de la difficulté à quitter la maison familiale et choisissent de rester chez eux grâce à l’assistance d’un proche pour leur prêter main-forte.

Julie me parle du rôle de L’Appui au quotidien. « Notre mission est d’améliorer la qualité de vie des proches aidants d’aînés du Québec et de faciliter leur quotidien en veillant notamment à ce qu’ils tirent profit des ressources mises à leur disposition. » Pour les accompagner et les soutenir, il existe des professionnels formés et qualifiés qui peuvent répondre à leurs questions du lundi au vendredi de 8 h à 20 h par le biais de la ligne Info-aidant : un service téléphonique d’écoute, d’information et de références, confidentiel et gratuit.

La première étape est de reconnaître que l’on est un proche aidant, précise l’agente. « Lorsque les gens le réalisent, il est un peu plus facile pour eux de cibler ce dont ils auraient besoin pour mieux être soutenus dans leur rôle et de ne pas s’oublier dans tout ça. » Mettre ses limites et apprendre à déléguer sont des défis en soi pour ces gens qui deviennent des piliers. S’informer et connaître les ressources disponibles leur permettra de prendre du temps pour eux sans mettre de côté la personne aidée, bien au contraire.

Avec tout le travail à faire dans une entreprise agricole, l’isolement n’est pas rare. Pour les aidants à la ferme, savoir qu’il existe des gens et des organismes prêts à les écouter et à les soutenir peut vraiment faire une différence et leur faire du bien.

Certes, L’Appui est présent pour les proches aidants d’un aîné, mais d’autres ressources existent pour les parents qui prennent soin d’un enfant ayant des besoins particuliers, pour les gens qui soutiennent une personne atteinte d’un cancer, de la sclérose en plaques, etc. Un peu partout au Québec, il existe des associations pour les proches aidants.

Finalement, l’important est de reconnaître l’apport de son rôle auprès de la personne que l’on soutient et d’aller chercher l’aide nécessaire au besoin. Différents organismes existent selon la situation. Il suffit de faire le premier pas pour les contacter. N’hésitez pas à faire appel à eux.

Info : Info-aidant : 1 855 852-7784 (1 855 8LAPPUI)

Web : Lappui.org