Vie rurale 16 décembre 2021

Le défi de convaincre les propriétaires de résidences secondaires

La MRC de Memphrémagog, en Estrie, souhaite remettre en culture les 5 000 hectares de terres agricoles en friche disséminées un peu partout sur son territoire. Le projet pose toutefois un certain nombre de défis.

« La plupart de ces terres-là appartiennent à des propriétaires fonciers qui y ont leur résidence secondaire », explique Lyne Desnoyers, conseillère aux entreprises agricoles et agroalimentaires à la MRC. La valorisation de ces hectares de terres cultivables passe nécessairement par la collaboration des propriétaires, ajoute la conseillère également chargée du programme L’Arterre, dont la mission consiste à jumeler des propriétaires de terres et d’aspirants agriculteurs.

S’il faut convaincre les propriétaires fonciers d’ouvrir leurs terres à l’agriculture, il faut aussi identifier le type d’activités qui leur conviendra. « On a des propriétaires qui sont prêts à accueillir des agriculteurs, mais comme ils y ont leur résidence secondaire, ils ne veulent pas être trop dérangés par ce type d’activité », illustre Mme Desnoyers, qui précise par ailleurs que toutes les terres disponibles ne présentent pas le même intérêt. « Dans l’ouest, c’est plus des classes 5, 6 et 7. Le roc n’est pas loin. Ces terres sont souvent davantage propices au pâturage », illustre la conseillère aux entreprises.

Une chose semble cependant claire. Les candidats pour remettre en culture toutes ces terres laissées en plan seraient nombreux. « [Avant], on devait démarcher pour trouver des entrepreneurs. Maintenant, c’est le contraire. On voit clairement une volonté d’aller là où il fait bon vivre », observe Stephen Cabana, directeur du service de développement économique à la MRC de Memphrémagog, pour qui les bénéfices liés à la valorisation des terres en friche dépassent largement le seul secteur agricole. « Ça nous permet d’attirer des familles dans des milieux moins urbains. C’est toujours très important de maintenir la vitalité de ces secteurs-là. »

Options possibles

« Le propriétaire foncier veut rester propriétaire. Mais comment permettre une agriculture dans ces conditions? Est-ce que c’est en passant par la signature de servitudes? Par la création d’une fiducie? On regarde toutes les options possibles », exprime Mme Desnoyers.

Regarder toutes les options signifie aussi d’envisager la possibilité d’acheter des terres qui seraient éventuellement mises en vente. Un plan d’action est prévu au printemps 2022. 

Claude Fortin, collaboration spéciale