Vie rurale 21 mai 2021

Appel à la vigilance des apiculteurs face au Varroa

Le printemps hâtif est propice à une plus grande invasion du parasite Varroa destructor dans les ruches cette année.

Le fait que la saison ait commencé plus tôt engendrera plus de cycles de reproduction des abeilles, mais aussi de ce parasite, puisqu’il se développe en même temps. La population du Varroa double à chacun des cycles, ce qui pourrait entraîner une forte présence à la fin de la saison si rien n’est fait pour lui barrer la route. « Je recommande à tous les apiculteurs d’effectuer un traitement au printemps, à la mi-
saison et à l’automne », souligne Nicolas Tremblay, agronome et conseiller apicole au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault. Il précise que ce parasite est présent au Québec depuis plusieurs années.

Pascal Dubreuil, professeur titulaire à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, souligne lui aussi l’importance de traiter les ruches pour maintenir un bas taux d’infection. « Il faut avoir un taux d’infection à 2 % du nombre d’abeilles à l’automne. Au-delà, il y aura beaucoup de mortalités. Le varroa est un vecteur de virus. Une abeille malade ne passe pas l’hiver », prévient-il.  Le professeur qualifie d’ailleurs le parasite  d’« ennemi numéro un de l’apiculture ».

Petit coléoptère de la ruche

Présent l’an dernier dans quelques ruches du Québec, le petit coléoptère de la ruche sera aussi à surveiller cette saison. Nicolas Tremblay rappelle aux apiculteurs d’installer des pièges et d’aviser le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) en cas de doute. « C’est important que le MAPAQ sache où c’est rendu », indique-t-il.

Moins de mortalité cet hiver

Le printemps hâtif a eu l’effet d’entraîner moins de mortalité dans une majorité de ruches. « Il y a eu moins de grosses variations de température et de températures très froides au cours de l’été. C’est le printemps hâtif qui fait la différence. Ça permet aux apiculteurs d’aller voir les ruches et d’apporter de la nourriture aux abeilles », indique Nicolas Tremblay, en précisant que la situation n’est toutefois pas la même pour tous les apiculteurs. Mais globalement, le taux de mortalité est meilleur que dans les années passées.